«Toutes les instances ayant une relation avec le domaine doivent se mettre de la partie et ce, en assurant la continuité de l'entretien des repères historiques.» «Il est injuste que le patrimoine de la wilaya de Tlemcen se trouve à Alger, Oran ou d'autres régions du pays, d'autant que cette wilaya vient de bénéficier de quatre musées dont le Musée d'art et d'histoire», a regretté Khalida Toumi, qui a rendu, visite hier à plusieurs sites historiques et édifices relevant de son département. Voilà une déclaration qui résume le tort causé au patrimoine culturel de la capitale des Zianides qui abrite depuis mardi les festivités de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Cette action qui s'inscrit dans la durée se veut être un prélude à la renaissance du secteur marginalisé à plus d'un titre. Tout compte fait, le département de Khalida Toumi est plus que décidé à donner une nouvelle dynamique au secteur relégué, dans un passé récent, au second rôle. L'ex-mairie de Tlemcen sera, de ce fait, transformée en un grand Musée d'art et d'histoire que l'activité internationale, domiciliée à Tlemcen, offre cette opportunité permettant la valorisation du patrimoine de toute la région. Un appel est, à cet effet, fait par la ministre incitant à la restitution des objets d'arts expatriés pendant l'occupation coloniale. «J'espère que la raison est l'intelligence triompheront et qu'on puisse récupérer nos objets d'art», a indiqué Khalida Toumi, avant d'ajouter que «la problématique a été posée depuis l'Indépendance de l'Algérie». L'aveu de la ministre laisse croire que l'Algérie n'est pas près de lâcher le dossier soulevé, depuis des années, par les archivistes et les historiens qui revendiquent l'ouverture des archives françaises au grand public et rendre au peuple algérien ce qui lui a été «volé» au départ des colons. Ce n'est pas tout. La remise en l'état des repères historiques semble prendre une part importante de la politique avalisée par le ministère de la Culture. Selon le directeur de la restauration et la conservation du patrimoine culturel, Mourad Bouteflika «toute coopération dans le domaine de la restauration des sites historiques nécessite au préalable une formation spécialisée». En clair, le département de Khalida Toumi met au point les gardes-fous à respecter. Ainsi donc, la réhabilitation et l'entretien des sites en dégradation, notamment ceux dont la maîtrise est difficile, et exigent des interventions de haute technicité. La formation est, de ce point de vue, cette finalité qui constitue l'une des conditions principales avant même de passer à une quelconque coopération internationale dans le domaine. Mourad Bouteflika, directeur de la Conservation auprès du ministère de la Culture a affirmé que «toute coopération implique la formation» ajoutant, que «plusieurs spécialités inexistantes auparavant en Algérie verront le jour, à savoir la restauration de la mosaïque, des statues et autres vestiges historiques». Le ministère de la Culture vient de mettre en place toute une politique permettant le jalonnement du secteur, le but étant d'assurer la continuité de l'entretien des jalons historiques sans risque de voir un jour, ces derniers se délabrer. La spécialisation dans la remise en l'état des repères historiques est ce domaine qui a posé un sérieux problème pendant de longues années en Algérie. Des dizaines de sites ont disparu, emportant des pans entiers de l'histoire algérienne. L'heure est donc venue à la remise en l'état des points restants. La réhabilitation souhaitée se base sur des normes internationales, un vaste programme est, à cet effet, concocté et ce, en partenariat avec les universités algériennes et centres internationaux de haut niveau. Le but étant de mettre à la disposition du secteur des moyens humains techniquement en mesure d'intervenir qualitativement dans toutes les opérations de rénovation des sites menacés de dégradation sans pour autant occulter la qualité du travail donné après chaque intervention. Sur un autre registre, il semble bien que la responsabilité de la protection des sites historiques n'est pas du ressort exclusif du ministère de la Culture. L'école des beaux arts d'Alger vient d'annoncer une nouvelle spécialité qui sera sanctionnée par des diplômes de qualification de haut niveau, post-graduation en restauration. L'entraide intersectorielle et interministérielle continue à constituer ce voeu si cher au département de Khalida Toumi qui met les gros moyens dans la préservation des sites contre les dégradations. En clair, toutes les instances qui ont une relation proche avec le secteur doivent jouer pleinement leur rôle et ce, en se mettant de la partie avant que le ministère de la Culture ne soit appelé à passer à la restauration. Par ailleurs, l'entretien des mosquées appartient aux institutions religieuses.