«Effectivement, nous sommes conservateurs de nos valeurs ancestrales et attachés à notre patrimoine culturel en parfaite symbiose avec notre religion», a affirmé Mohamed Salim. Les 406 élèves de l'école primaire Benzaghou du chef-lieu de Tlemcen ont eu droit, jeudi après-midi, à une cérémonie exceptionnelle tout en dégustant plein de gâteaux traditionnels. À leur sortie des classes à midi, ils ont été appelés à se mettre du Henné sur leur main droite. L'initiative est venue de la directrice de l'établissement Mlle A.Bouklikha qui a incité ses collègues des autres écoles à généraliser cette pratique, tant symbolique, dans toutes les écoles de la wilaya. Ce n'est là qu'un petit exemple des différentes traditions perpétuées par les Tlemcéniens qui innovent dans la célébration annuelle de Mawlid En Nabaoui Ec Charif. Deux jours auparavant, le département de Khalida Toumi a retiré du fond du tiroir plusieurs traditions qui ponctuent les festivités de la célébration de la naissance du Prophète (Qsssl) et ce, dans le cadre de l'activité intitulée «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011». La fierté des habitants de la capitale des Zianides est montée de plusieurs crans au vu de la liesse ambiante lors de la soirée de clôture de la célébration mercredi soir. Malgré les fortes pluies, plusieurs centaines de Tlemcéniens se sont rendus à la Maison de la culture de Mechouar pour suivre de près les inévitables Abdou Deriassa, Nada Rihane, Leïla Ben Mrah qui ont interprêté de remarquables chants religieux. «La wilaya de Tlemcen, souillée ces dernières années par le trafic de drogue et la contrebande, a, finalement, retrouvé sa dignité et sa vocation et ce, en se réconciliant avec son histoire», a indiqué Mohamed Salim Abderrahmane, habitant du chef-lieu de la capitale des Zianides. Tout compte fait, la ville de Sidi Boumediene vit, depuis mardi, au rythme de la culture islamique. Le coup de starter national a été donné par Khalida Toumi à l'occasion de la célébration de la naissance du Prophète (Qsssl). Trois journées de festivités consécutives ont été marquées par l'animation d'une ville habitée par des hommes et des femmes qualifiés de conservateurs. «Effectivement, nous sommes très conservateurs de nos valeurs sociales ancestrales et très attachés à notre patrimoine culturel en parfaite symbiose avec une religion basée sur la tolérance, l'Islam», a ajouté Mohamed Salim. Une certaine fierté est, d'ores et déjà, perceptible sur les visages des Tlemcéniens tandis que l'événement domine les sujets des débats locaux. En attendant la suite des événements, une question est en droit d'être posée: quel est, donc, l'enseignement à tirer des trois premiers jours de festivités? Les Tlemcéniens, sans vantardise, le disent haut et fort, la capitale de la culture islamique est un vrai voyage à travers le temps. «Notre action est un acte culturel», a expliqué Khalida Toumi. En effet, d'intenses activités culturelles ont été concoctées à commencer par la remise sur scène des chants psalmodiques et religieux, le Hawzi et l'Andalou, la calligraphie arabe, les danses populaires, l'animation des colloques sur la ville de Tlemcen et sa région, l'étude sur les échanges culturels entre Béjaïa et Tlemcen, des rencontres entre jeunes sont autant d'activités qui ont été adoptées après qu'elles aient longuement mûri. En somme, l'action est un flash-back, aller et retour, entre le passé et le présent tout en songeant à l'avenir, ambitionnent les organisateurs. Les artistes de 56 pays musulmans, qui ont confirmé leur présence, se relayeront sur les différents espaces, consacrés aux animations de «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011». Selon le directeur de l'organisation et la diffusion du produit culturel près du ministère de la Culture, la wilaya de Tlemcen abritera huit festivals d'envergure internationale. Il s'agit des festivals de la musique andalouse celui de la musique Diwan animé par des artistes marocains, nigériens, français etc. Tous les chemins mènent à Tlemcen Contrairement aux éditions précédentes marquées par la participation de 18 pays, le Festival des danses populaires sera élargi cette fois-ci à une trentaine de pays musulmans. Les pays très avancés dans l'art de la calligraphie arabe, comme l'Iran, le Pakistan et la Turquie, auront à présenter leurs oeuvres pendant une année que durera l'activité. Aussi, le chant inchad, chant soufi, le Festival international, celui de la miniature sont aussi au menu. Le coup d'envoi à la première rencontre mondiale est prévu pour le début du mois, tandis que la clôture est programmée pour le mois de novembre de l'année en cours. En tout, quelque 2000 artistes et musiciens se rendront à la capitale des Zianides. Par ailleurs, les habitants des neuf wilayas limitrophes de Tlemcen sont, eux aussi, gâtés et ce, en suivant dans leurs propres wilayas, plusieurs activités inscrites dans le cadre de «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011» et ce, à la faveur des dizaines de tournées qui seront effectuées par les jeunes talents qui ont été forgés par les semaines culturelles tenues un peu partout dans le pays.