La ville des Genêts a connu hier, plusieurs rassemblements et meetings. Le siège de la wilaya a été la destination des protestataires. Ainsi donc, la matinée d'hier fut l'occasion pour les greffiers des tribunaux de la wilaya de Tizi Ouzou d'exprimer, à leurs collègues à travert tout le territoire national, en grève depuis plusieurs jours, leur adhésion aux revendications formulées. L'augmentation des salaires, jugés insignifiants au regard de leur rôle au sein des tribunaux, passe en première position parallèlement au statut particulier de cette corporation des fonctionnaires de la justice. D'un autre côté, les greffiers des tribunaux de la wilaya de Tizi Ouzou précisaient qu'ils s'accordaient tous quant à l'incapacité de leur syndicat à jouer son rôle de défenseur de leurs droits socioprofessionnels. Les paramédicaux quant à eux, ont tenu un sit-in devant le siège de la wilaya. Les revendications socioprofessionnelles de la corporation sont derrière cette action qui intervient alors qu'une grève des paramédicaux et toujours en vigueur à travers le territoire national. Le statut particulier de la profession demeure un point de discorde que des négociations marathoniennes avec le ministère de la Santé ne sont pas parvenues à dénouer. A l'issue de cette action, le syndicat dénonçait, dans une déclaration remise à la presse, les intimidations et les menaces dont sont victimes les grévistes. Dans le même document, les représentants des paramédicaux attirent l'attention du ministre de la Santé à qui ils demandent de «prendre ses responsabilités sur les conséquences qui découleront de la radicalisation du mouvement dans les prochains jours». Sur un autre registre, un rassemblement devant le siège de la wilaya a réuni quelques centaines de jeunes chômeurs et d'autres qui ont bénéficié des contrats de travail à durée déterminée (CDD). Ils réclament des postes de travail durables. En effet, ces derniers jours, plusieurs collectifs et associations de chômeurs ont vu le jour pour justement exprimer ce souhait d'accéder au monde du travail après des années d'études et de stages. Les jeunes ayant bénéficié de contrats de travail dans le cadre du dispositif Daip (Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle) observaient un sit-in pour obtenir des postes permanents. Rappelons que cette dernière catégorie, composée d'universitaires et de jeunes sortis des centres et instituts de formation professionnelle en est à sa deuxième action. La semaine dernière déjà, un autre rassemblement les a réunis sur le même lieu et ils ne semblent pas baisser les bras. Par ailleurs, si la grogne sociale s'était exprimée hier par des sit-in pacifiques au siège de la wilaya, il n'en est pas de même pour les autres manifestations de colère. Hier matin, le boulevard Krim Belkacem a été fermé à la circulation provoquant d'énormes bouchons dans la ville de Tizi Ouzou. Ce sont les jeunes chômeurs des quartiers environnants qui ont déclenché un mouvement de protestation pour réclamer des places au sein des halles des anciennes galeries sises dans ce grand boulevard. Enfin, la multitude des actions de colère pacifiques et violentes qui se sont exprimées hier ne sont pas les premières dans la wilaya de Tizi Ouzou. La veille, dimanche, plusieurs axes routiers et sièges de mairies ont été fermés par des populations en colère. A Frikat, les villageois de Maâmar ont fermé la route menant à Tizi Ouzou pour rappeler aux autorités locales plusieurs promesses non tenues. A Draâ Ben Khedda, c'étaient les chômeurs qui, durant le même jour, ont fermé le siège de la mairie à cause des passe-droits qui ont émaillé les opérations de recrutement.