Amoureux du beau et de la nature, l'artiste vise dans ses recherches permanentes l'innovation en matière plastique. Sa vie artistique connaît deux phases. La première représente la tradition algérienne, la seconde, qui date de 2001, fait plus appel à son imagination fertile, imprégnée d'idées surréalistes, qui tend à produire de la peinture abstraite. Lui, c'est M.Tourabi Mohamed Faïz, né en 1955 à M'sirda Thata (wilaya de Tlemcen). Cet artiste autodidacte est aussi chirurgien esthétique à Oran. Dans les deux cas, amoureux du beau, M.Tourabi vise dans ses recherches permanentes l'innovation en matière plastique afin de transmettre un message de pureté à l'humanité. Romantique dans l'âme, l'artiste est passionné de peinture et de couleurs depuis son plus jeune âge. Amoureux de la nature, il ne cessera de taquiner le pinceau et tout autre matériau susceptible de l'aider à réaliser ses oeuvres. Car son art a pour but la maîtrise d'une nouvelle technique (mixage de peinture et de sculpture sur une même toile). L'ayant débutée en 1980, sa création a abouti à un résultat étonnant d'art moderne. M.Tourabi Mohamed Faïz compte plusieurs expositions individuelles. C'est au tour du cercle Frantz-Fanon de Riadh El-Feth d'abriter ses toiles. 27 en tout ornent actuellement les cimaises de cette salle. De différents formats, ces peintures dévoilent l'esprit créateur et inventif de l'artiste. Le regard du visiteur est d'emblée happé par cette double matière apposée sur la toile. De la peinture à l'huile, mais aussi, cette pâte épaisse, qui fut malaxée, travaillée par les mains de l'artiste pour lui donner au final, cet aspect sculptural, cet effet de relief. Dans Les yeux de l'amour, titre d'un tableau, l'amour idéal est représenté par ces deux personnes qui s'aiment et dont les pieds se sont métamorphosés en racine d'arbre. Cet arbre a donné les fruits de leur amour qui sont les coeurs. Dans la pupille d'un oeil, on voit ce couple. «Parce que parfois, c'est dans les yeux qu'on lit les sentiments. Avec un simple regard on peut transmettre une chaleur amoureuse», dit l'artiste peintre. Dans un autre tableau, qui fait un clin d'oeil à sa fonction de médecin, on peut apercevoir en haut de la toile l'inscription Allah. On voit aussi le chirurgien qui a entre les mains, un coeur, «symbole de la vie du malade» et d'expliquer; «C'est grâce à Dieu et au chirurgien que cette vie fleurit et est en bonne santé.» Le côté surréaliste est traduit par ces branches et ces feuilles qui sortent des vaisseaux. Dans Entre les planètes, plusieurs planètes sont perceptibles à différents plans. A côté, une bougie qui se consume lentement. Sa cire forme des corps de femmes. La culture algérienne est également mise en exergue, à travers les traditions kabyle, tlemcénienne, saharienne, notamment, dans l'architecture islamique, les bijoux...Dans sa cuvée artistique 2002, le surréalisme chez Tourabi Mohamed Faïz se veut plus simple, plus éclairé. L'originalité est dans la forme qu'on abolit. Les objets sont personnifiés, animés, tout en mouvement. L'oeuvre est difficile à décrypter. Le sens est brouillé. «Parfois quand on voit une guitare, ça nous paraît comme une chose froide, pour moi, c'est plein de tendresse et d'amour. La preuve, ce stylo qui embrasse le cou de la guitare. C'est comme des personnes qui nouent entre eux des sentiments». Cela est illustré en effet, dans L'art à l'infini où ces deux objets sont posés sur une toile «volante» qui voyage à l'infini. Les plumes sont les piliers de la table, ici par la palette de l'artiste. Tous ces instruments créent et poussent leurs détenteurs à aller de l'avant. Dans Solidarité algérienne toutes les disciplines artistiques sont représentées y compris le sport. En effet, que ce soit dans la musique, la littérature, le théâtre, le cinéma ou la peinture, tous les acteurs de ces disciplines-là, accordent leurs talents pour venir en aide à autrui, quand il le faut. Exemple pour les sinistrés de Bab El-Oued. La danse n'est pas en reste, puisque guitare et plume suggèrent par leur bout en forme de pointe, la danse classique. L'Année de l'Algérie en France a été l'occasion pour Tourabi Mohamed Faïz de réaliser une oeuvre conçue spécialement en ce sens. Or, nous confie l'artiste: «J'ai déposé mon press-book, il y a 9 mois et on ne m'a donné aucune suite. Zoubir Hellal m'a même fermé la porte au nez. «Ils n'ont accepté de prendre mon press-book qu'avec difficulté». Dans Année de l'Algérie en France, la culture algéro-française est traduite par cette combinaison entre la Tour Eiffel et le Monument de Riad El-Feth, entre la lettre F et A. Une culture moderne et ouverte illustrée par cette silhouette de femme qui marche. Ce tableau approprié pour cette grande manifestation, l'artiste tient vraiment à le médiatiser et le montrer. C'est bien recherché en tout cas. D'autres sujets animent notre artiste comme la femme à laquelle, il rend hommage dans Finesse et Tendresse. L'exposition s'étalera jusqu'au 6 novembre 2002.