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De l'innovation au signe à décrypter
«NOIR ET BLANC» AU CERCLE FRANTZ-FANON
Publié dans L'Expression le 30 - 10 - 2001

« Noir et Blanc » est le titre de l'exposition d'un duo d'artistes peintres, Hakim Abbaci et Yacine Brahami qui nous proposent une plongée dans l'univers mystérieux de ces deux valeurs chromiques...
Organisée par Arts et Culture de la wilaya d'Alger, cette double exposition qui se tient depuis samedi au cercle Frantz-Fanon de Riadh El-Feth, véhicule un langage ésotérique basé sur le décryptage des signes. Les deux artistes ont fait preuve d'innovation en matière de supports pour illustrer leur créativité. Pour l'artiste peintre, Hakim Abbaci, l'expression plastique passe par «le geste, la spontanéité, et le recours à la matière». En effet, en tant que «peintre informel» ayant recours à la spontaneité comme vecteur créateur, c'est le «subsconscient, indique-t-il qui dirige le pinceau». L'artiste utilise en outre la toile et le papier kraft pour apposer son imagination et extérioriser son univers intérieur. «J'ai toujours travaillé en noir et blanc, précise-t-il. J'arrive à m'exprimer à travers ces deux couleurs qui, pour les contemporains, restent un mystère».
Chez les peintres figuratifs, il y a cette envie de représenter. Par contre, chez les informels, ils vous renvoient la question, explique-t-il. «C'est le public qui doit faire sa propre lecture d'où l'intitulé de mes tableaux : Sans titre. Je ne travaille jamais avec un thème précis.» L'artiste Abbaci peint en noir et blanc, deux valeurs chromiques difficiles à interpréter.
C'est qu'il aspire à susciter moult interprétations à même de préparer le public au décryptage des messages iconiques que véhiculent ses tableaux. Le Noir et Blanc de Hakim Abbaci est donc à forte connotation expressionniste. Outre les supports habituels comme la toile par exemple, l'artiste fait appel à des matières de récupération comme le bois et le carton. Des matières qu'il «anoblit» en s'inspirant de «l'Arte Povera», l'art pauvre des artistes italiens. Au-delà du souci esthètique, Abbaci est à la recherche du trait graphique comme voie de revendication identitaire.
«A partir de la calligraphie, j'ai envie d'envoyer un message comme une lettre». Sa peinture est, de surcroît, meublée de signes (berbère, tifinagh, phénicien, amazigh, arabe) qui font partie de notre patrimoine culturel.
«Ma peinture revendique une appartenance identitaire que je veux rendre universelle», déclare l'artiste.
Des signes en forme de X, en l'occurrence obtenus sous différents tons et conformément au mode d'impression xyclographique en creux ou en relief. Par souci de préserver le mystère, ces calligraphies sont voilées en outre de taches blanches. «Ce n'est pas la représentation qui compte réitère Abbaci, mais l'expression». Son but est d'intégrer ainsi l'écriture dans la peinture en tant que forme d'art et lui donner une vie. Ceci est la vision artistique du plasticien qui veut se placer dans un courant contemporain. Né en 1960 à Amizour, passionné de peinture et essentiellement d'art moderne, Hakim Abbaci a fait des études en ce sens. Une fois son diplôme de l'Ecole des Beaux-Arts en poche (1982), il part en Italie pour parfaire ses connaissances en matière d'art plastique.
En 1988, il obtient un diplôme de l'académie des Beaux-Arts de Rome puis un master en conservation du patrimoine culturel à l'Institut pour l'Art et la Restauration de Florence, l'année dernière. Depuis 1994, il enseigne les techniques de peinture à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger où il préconise à ses élèves «l'art figuratif». Les peintres qui l'ont influencé sont Tony Tapies, un Espagnol catalan et Imberto Pouri, un peintre italien qui appartient au courant formel de l'Europe.
M.Hakim Abbaci compte plusieurs expositions essentiellement en Italie (Sicile, Rome, Naples). Parallèlement à ses tableaux, plusieurs oeuvres appartenant à Yacine Brahami, l'autre artiste peintre, ornent les cimaises de la galerie Frantz Fanon. Ce dernier utilise comme support la céramique pour décliner sa thématique: l'arbre, à travers lequel il raconte le cycle de la vie. L'artiste s'emploie également à décortiquer toutes ses composantes (feuilles, racines, branches, bourgeons) comme «prétexte» d'expression plastique. La «fragmentation» s'avère dans ce cas nécessaire, de façon à représenter chaque partie de l'arbre de manière abstraite. Aussi, ses tableaux fragmentés en plusieurs «modules» ou gamme de monochromes, façonnés et peints en acrylique, suscitent la réflexion. «C'est dans cette vision d'optique que je travaille ma céramique», indique Brahami. Cette matière comme support pour dessins symboliques est une branche artistique qui a une histoire millénaire. Depuis ses origines, l'humanité a connu la céramique nord-africaine, phénicienne, grecque, romaine, turque et ce, à travers des civilisations qui se sont succédé au fil du temps. Au cours des siècles, la céramique a évolué en style nouveau, pas uniquement décoratif mais aussi comme une forme moderne d'art plastique. L'innovation est donc un critère majeur dans le travail de Brahami, qui affirme que l'arbre est pour lui le «centre d'intérêt de son inspiration» qu'il reproduit par des signes symboliques. Né en 1955 à Alger, le plasticien Yacine Brahami est titulaire de deux diplômes, l'un obtenu en 1981 à l'Ecole des Beaux-Arts d'Alger et l'autre en 1987 de l'Ecole de céramique de Madrid (Espagne). Depuis 1991, il est enseignant à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger et consultant en désign-produits chez Application moderne du latex (A.M.O.L.A) d'Alger. Même s'il avoue avoir beaucoup travaillé jadis dans l'artisanat, sa ligne de recherche en matière de créativité reste l'art contemporain.
Nos deux plasticiens, Hakim Abbaci et Yacine Brahami, chacun avec sa conception du Noir et Blanc, ont tenté d'apporter leur vision artistique du champ significatif qui nous entoure, un monde plein de nuances, de couleurs et de sensations. Comme la littérature qui nécessite de la réflexion, la peinture, elle aussi, a besoin de déchiffrement que chacun apporte selon sa propre sensibilité. A nous donc d'interpréter le langage qui se dégage des oeuvres de nos deux artistes peintres. Vous avez jusqu'au 4 novembre, date à laquelle prend fin l'exposition, pour faire votre propre lecture.


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