L'ancien wali de Blida avait instruit les responsables de régler le problème au plus tôt. Après avoir adressé maintes requêtes simultanément à divers responsables de l'Etat, notamment au président de la République, au chef du gouvernement et au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, les habitants du bidonville Berriane (Boufarik) écrivent cette fois-ci au ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M.Noureddine Moussa, pour dénoncer «le mépris affiché à leur égard» quant aux promesses faites par les autorités compétentes de Boufarik pour l'acquisition de logements «décents». Originaires des lieux mêmes, avec documents à l'appui attestant de l'occupation de ces lieux depuis la période coloniale, ces habitants, dont les tentacules de la mal-vie se sont emparés, crient leur désarroi qui dure depuis l'indépendance du pays. Une situation qui pousse au «suicide», se plaignent les habitants du bidonville de la cité Berriane, cernée par de luxueuses villas. Tout en dénonçant «le règne de la bureaucratie et l'administration qui nous regarde comme des sous-citoyens», disent-ils dans une lettre au ministre, «on peut réserver trois habitations pour les familles restantes». Désespérés, les habitants de Berriane, qui vivent le martyre au quotidien, se considèrent comme des «citoyens théoriques sur papier seulement,» rappellant que l'ancien wali, qui a effectué une visite sur place, n'a pas manqué de donner des instructions fermes aux responsables concernés et ceux de la société civile leur enjoignant de «régler la situation dans les plus brefs délais». Ils veulent, soulignent ces malheureux qui logent dans des taudis misérables, selon leurs dires relatés dans leur lettre, «sortir du tunnel lugubre de l'indifférence». Espérant que «l'intervention du ministre fera avancer les choses», ce groupe d'habitants compte sur «l'humanisme (du ministre) et sur la justice sociale, pour les faire sortir du marasme dans lequel ils vivent depuis trop longtemps». Une copie de cette douloureuse requête a été adressée, pour information, au Président de la République, au chef du Gouvernement, au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, ainsi qu'au président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme.