Une première caravane humanitaire en mission à ce poste frontalier. Une caravane humanitaire algérienne était partie samedi de Tébessa en direction de la frontière tuniso-libyenne pour aider des milliers de réfugiés de plusieurs nationalités ayant fui les violences en Libye. Le convoi est constitué de quatre camions semi-remorques, chargés d'une centaine de tonnes de denrées alimentaires, d'eau minérale, de couvertures, de deux cuisines mobiles servant chacune 400 repas chauds/heure. Une équipe de 25 médecins et cadres paramédicaux à bord de sept véhicules tout-terrain, transportant également des équipements médicaux, et un camion frigorifique rempli de médicaments, font partie du convoi. D'autres caravanes humanitaires achemineront, dans les prochains jours, quelque 200 autres tonnes d'aide à des milliers de déplacés, a indiqué Mohamed-Laïd Aggoun, vice-président du Croissant-Rouge algérien, initiateur de cette action de solidarité, avec la contribution de Sonatrach. L'agence de presse tunisienne «Tunis Afrique Presse» (TAP) a salué samedi l'envoi de cette caravane de solidarité visant à «alléger le fardeau qui pèse sur la Tunisie» suite à l'affluence de plusieurs milliers de réfugiés qui fuient les violences en Libye. Le président du Croissant-Rouge algérien, Hadj-Hamou Benzeghir se concertera avec son homologue tunisien pour identifier les aides urgentes à pourvoir. Les trois postes-frontières algériens ouverts avec la Libye au Sud-Ouest, en plein désert, ont jusqu'à présent accueilli plusieurs centaines de réfugiés. Les postes de Tinalkoum, Tarat et Deb Deb ont enregistré 379 entrées dont 27 Algériens, 136 Libyens, 31 Egyptiens, 10 Pakistanais, 121 Mauritaniens, 39 Maliens, 14 Tunisiens et un Marocain, pour les seules journées de vendredi et samedi. Depuis le début de la crise, plus de 2 360 réfugiés de vingt nationalités (Viêt-Nam, Philippines, Mauritanie, Espagne, Bangladesh, Pakistan, Maroc, Biélorussie, Thaïlande,...) sont entrés par Deb-Deb. On compte aussi 550 Egyptiens, 705 Libyens et quelque 360 Algériens. En attendant le rapatriement vers leurs pays d'origine, l'Etat algérien leur assure hébergement et nourriture au niveau de deux sites d'accueil. Des communications téléphoniques gratuites sont offertes aux réfugiés pour rassurer leurs proches et familles. «L'Etat n'a pas lésiné sur les moyens» s'est félicité le colonel Lehbiri de la Protection civile, qui pilote sur place ce vaste mouvement de solidarité.