Quatre opérateurs économiques spécialisés dans l'importation du bois et de ses dérivés ont décidé de délocaliser la réception de leurs marchandises du port de Béjaïa. L'hémorragie est à craindre dans les prochains mois. C'est là l'une des retombées des récurrentes coupures de routes, qui touchent de plein fouet les deux axes routiers de la wilaya, en l'occurrence les RN 09 et 26. Le port de Béjaïa, poumon de l'économie locale, subit des pertes. Depuis deux jours, l'activité est à l'arrêt, les camions de transport qui évacuent la marchandise n'arrivent pas à rallier la ville de Béjaïa. Les RN 09 et RN 26 étaient coupées par des manifestants. Hier, c'était encore le cas à Allaghan, dans la région d'Akbou. Cela dure depuis des mois, voire des années, et ce n'est pas la première fois que M, Rabah Moussaoui, directeur de l'EPB a averti des risques. Plusieurs fois, il avait attiré l'attention sur les conséquences que pourrait engendrer cette manière de manifester. Hier, il nous expliquait que «le gros des clients du port de Béjaïa activent dans les wilayas de l'Est et du Centre, mais les fermetures des routes, qui interviennent maintenant au quotidien, ont fini par lasser tout le monde, à commencer par ces quatre opérateurs». «Cela fait deux jours que le port n'a pas travaillé», a-t-il indiqué, non sans prédire un avenir sombre si les choses restent en l'état. Les coupures de routes ne sont pas les seules à obstruer le développement du port de Béjaïa, l'état piteux dans lequel se trouvent les routes de l'arrière-port n'y est pas sans aggraver la situation. Avant-hier, les transporteurs de marchandises ont dû recourir à un débrayage à cause de la dégradation que subit leur matériel à chacun de leur passage vers le port.