Cette contestation qui dure depuis des semaines est en passe de se transformer en volcan qui risque d'exploser. Les premiers signe, d'une éruption certaine sont déjà là. Le volcan de l'Université algérienne risque d'exploser. Suite à la réunion tenue, hier, à l'Université de Boumerdès, les délégués des différentes universités présentes, Oran, Chlef, Boumerdès, Blida, Alger, Constantine..., ont décidé à l'unanimité d'organiser, lundi 14 mars, un rassemblement devant la Présidence de la République. «Nous avons, à la suite d'un long débat décidé d'observer, lundi prochain, un sit-in devant la Présidence de la République pour porter plus loin nos revendication après le silence de la tutelle», a déclaré l'un des délégués présent, hier, à la réunion à Boumerdès. Venus des universités de Chlef, Oran, Constantine, Blida et Alger...., des représentants de ces institutions comptent, en coordination, lancer une batterie d'actions sur le terrain. Des rassemblements sont organisés quotidiennement devant la tutelle, des marches et grèves sont ainsi observées ici et là, néanmoins le premier responsable de l'Enseignement supérieur se tient à l'écart de cette grogne. Ces actions visent à exiger du ministre d'ouvrir un débat de fond sur la démocratisation de l'Université et revoir sa stratégie de réforme. A cela s'ajoute une rencontre de travail organisée à Bab-Ezouar portant sur «le devenir de l'Université algérienne», regroupant enseignants et étudiants. Cette rencontre intervient, pour rappel, à l'appel du collectif des délégués des étudiants de post-graduation (magister et doctorants), en grève depuis le mois dernier, alors qu'un rassemblement a été organisé devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ainsi, des centaines d'étudiants ont, une fois de plus, observé, hier, un rassemblement devant le département de M.Harraoubia. Courroucés, les étudiants dénonçaient le mutisme du ministre qui, au lieu d'ouvrir un dialogue avec les délégués légitimes des grandes écoles et universités, a préféré gérer cette institution par le recyclage et la division. Unanimes, les étudiants ont également manifesté leur désolation et leur déception à l'égard de la Télévision nationale, qui devait en réalité engager un débat pluriel et démocratique sur l'état des lieux à l'Université algérienne et de son devenir, ouvre plutôt ses plateaux à des pseudo-étudiants représentant la communauté estudiantine. «Les étudiants contestataires depuis le 7 février dernier ne sont représentés par aucune organisation ou proches d'un quelconque parti politique. Ils représentent eux-mêmes et eux seuls comptent porter leurs revendications, et ce, jusqu'à leur satisfaction», a indiqué Youssef de l'Université de Dely-Ibrahim. S'agissant des organisations, Brahim Boulgane, SG de l'Unea, a soutenu que les étudiants affiliés à son organisation participent au mouvement certes, mais pas au nom de l'Unea. «Nous n'avons pas l'intention de récupérer le mouvement des étudiants, mais nous leur demandons d'observer leurs actions à l'intérieur de leurs campus», a-t-il préconisé.