Elles s'appellent Sabrina, du groupe Atma, Ines, Hayet et Narimane, elles ont fait vibrer d'émotion par leurs voix et talent le public fort nombreux venu les écouter lundi dernier. Comme à l'accoutumée, la Radio nationale Chaîne III ne rate pas une occasion pour être au service des causes qui valent vraiment la peine. Radio de la citoyenneté qui se veut avant tout proche de son public, après le concert contre le sida, voilà qu'elle a réuni de nouveau ses énergies pour concocter un programme musical éclectique au profit de la Journée internationale de la femme. Et le public ne s'est pas fait prier pour être à la hauteur de l'événement. Pour ce faire, quoi de mieux pour une chaîne qui se veut interactive et où l'animation prime que d'organiser un super plateau musical réunissant la crème de la nouvelle scène musicale algérienne au féminin. Et ce n'est pas ce qui manque! Elles s'appellent Sabrina, Ines, Hayet et Narimane; elles ont fait trembler d'émotion par leur voix et talent le public fort nombreux venu les écouter lundi dernier. Pour Ines, la marraine de ce spectacle tout en couleur, qui engrena ainsi les morceaux de son nouvel album, cet après-midi a été «une belle journée du 8 Mars comme savent le fêter les femmes algériennes.» Et de confier avec le sourire, dans les coulisses entre deux duos: «Le 8 Mars, c'est: je fais ce que je veux! Contrairement à ce qu'on pense, il n'y a pas un pays où l'on fête si bien la femme qu'en Algérie. Je suis ravi de rencontrer les femmes algériennes et de voir qu'elles sont belles, radieuses et qu'elles savent ce qu'est vivre.» En plus d'interpréter les différents morceaux de son album à l'instar de Djazaïria son titre phare, elle éblouira tout au long de cette journée par sa voix cristalline en interprétant, notamment La baie d'Alger ou encore Salaami, accompagnée qu'elle était de son mari, le célèbre guitariste bluesman, Karim Albert Kook. Evoquant avec nous ces nouvelles voix qui portent, Ines ne manquera pas de les qualifier de «magnifiques, de nouvelle scène de la musque algérienne qui a envie de faire de la musique comme l'entend, elle. C'est-à-dire si elle a envie de faire du traditionnel, ou du moderne, ou même de mêler les deux, elle le fait. Et ce soir ce fut le cas avec ce mélange entre notre culture algérienne et ces cultures étrangères, qui nous influencent et qui nous plaisent». Ainsi, le public a eu à apprécier de nombreux morceaux des plus savoureux à l'image de Mercy de la chanteuse Duffy, chanté avec Sabrina du groupe Atma, new saoul de Yael Naîm, interprété également en duo avec Narimane. Des duos de charme que l'assistance a eu à découvrir avec beaucoup de fraîcheur et d'enthousiasme... pour finir en beauté avec un morceau des plus connus du groupe U2 One love, chanté, au finish, par les quatre voix féminines dans une belle harmonie. «En tant que directeur artistique du spectacle, dira Yazid Aït Hamadouche animateur vedette de l'émission radiophonique pour jeunes «Serial Taggeur», le but était de créer une certaine cohérence et une osmose à travers Ines qui a servi de fil rouge tout au long du spectacle et de relais entre les différentes formations, de façon à constituer un trait d'union entre les diverses voix féminines qui se sont produites sur scène. Cette nouvelle scène féminine s'est voulue aussi être le reflet de la nouvelle génération regroupant les différents styles de musique entre modernité et algérianité surtout. Elles ont toutes les mêmes univers musicaux soit pop folk, rock, avec des mélanges d'arabe, de français, d'anglais et de kabyle. Evidemment les artistes que l'on a écoutés aujourd'hui ont été révélés via nos ondes, soit à travers Turbo music ou Serial Taggeur, l'émission que je produis et anime avec toute l'équipe.» Ainsi l'ambiance choisie pour cette journée spéciale s'est voulue intimiste, déclinée simplement entre voix et guitare pour créer ce côté chaleureux qu'on a tenté de reproduire ici avec succès. La productrice des programmes Malia Behidj, fera remarquer pour sa part, non sans fierté: «Il fallait célébrer le 8 mars, c'est de tradition. Il fallait donc qu'on fasse quelque chose qui nous ressemble. Radio Alger Chaîne III a l'habitude de découvrir les talents, qu'ils soient masculins ou féminins d'ailleurs. Nous avons ainsi décidé de célébrer le 8 mars en mettant en avant la jeune création féminine. Il y a énormément de femmes qui sont jeunes, auteures et compositeurs, toutes avec leurs empreintes particulières. On a choisi ainsi Ines, qui a commencé à la radio et a été découverte dans Turbo Music, pour parrainer ces jeunes qui, comme elle, ont commencé un jour dans leur chambre, à écrire des chansons munis d'une guitare...» Ainsi la boucle est bouclée d'une certaine manière. Une belle façon de transmettre le flambeau pour Ines qui, désormais, fait partie des artistes internationaux qui sillonnent le monde sans pour autant oublier ses racines. Joie, folie, danse, chaleur, youyous, des ingrédients qui ont fait de la journée du 8 Mars, une date fabuleuse pour beaucoup de femmes venues se changer les idées et pour ces jeunes artistes en herbe, l'occasion de prendre la température, en se mouillant pour la première fois en goûtant à la sensation grisante de la scène. On leur souhaite d'en faire encore et encore des scènes.