Ras Lanouf, la ville pétrolière stratégique entre Tripoli et Benghazi, a été reprise jeudi par les forces loyales au colonel El Gueddafi. Les combats faisaient rage hier alors que les forces loyales au colonel El Gueddafi continuaient de pilonner les positions des insurgés dans des tentatives de briser la résistance. Jeudi, Ras Lanouf, ville pétrolière stratégique, a été reprise par les forces du régime, après un déluge de feu de roquettes et d'obus. De fait, la ville de Ras Lanouf n'a cessé ces derniers jours de passer des insurgés à celles des forces loyales à El Gueddafi. Cependant, il semble que les forces d'El Gueddafi reposent essentiellement sur les frappes aériennes, mais le régime ne dispose pas suffisamment de soldats pour garder les villes reconquises. C'est du moins ce qu'affirme un représentant de l'opposition selon lequel les forces du régime n'étaient pas assez nombreuses pour tenir les places conquises sur la ligne de front très «mouvante». «La ligne de front change d'heure en heure», a ainsi déclaré Moustafa Gheriani, un porte-parole de l'opposition à Benghazi, confirmant toutefois que les forces d'El Gueddafi étaient entrées à Ras Lanouf. Effectivement, très mouvant, le front reste en ballottage entre les insurgés et les forces d'El Gueddafi, les uns et les autres ne semblant pas en mesure de conserver longtemps leurs conquêtes reprises et/ou perdues au gré de l'évolution des forces sur le terrain. Situation qui, à l'évidence, ne saurait perdurer sans porter atteinte à la stabilité non seulement de la Libye mais aussi de toute la région du Maghreb. Or, le fils du dirigeant libyen, Seif el-Islam El Gueddafi, affirme dans un message aux populations de l'Est que les troupes de son père allaient venir bientôt les «délivrer» et que la victoire était en «vue» indiquant: «J'adresse un message à nos frères et à nos proches à l'Est qui nous envoient chaque jour des appels à l'aide et nous disent «sauvez-nous»: Nous arrivons!», devant des centaines de jeunes partisans du régime. Cependant, malgré le fait qu'ils ne disposent pas d'armes lourdes, les insurgés, en majorité des civils volontaires, encadrés par des soldats de métier qui ont rejoint l'opposition, résistent et repoussent même les forces d'El Gueddafi dont la seule puissance réside dans les frappes aériennes. De fait, les insurgés qui ne renoncent pas, ont envoyé hier des renforts vers Ras Lanouf reprise jeudi par les troupes d'El Gueddafi. Pendant que l'on se battait en Libye, sur le front diplomatique c'est quelque peu la cacophonie où l'on tire à hue et à dia sans que l'Occident (Union européenne et Etats-Unis) n'arrive à s'entendre sur des décisions dans un sens ou un autre. Plus, la Libye crée la zizanie parmi les Européens en divisant leurs rangs, nombreux étant les pays de l'UE qui ont pris avec beaucoup de réserve l'initiative française de reconnaître le Conseil national transitoire libyen (CNT). Au moment où les Européens, notamment tentent de trouver un consensus sur la Libye, les Etats du Golfe membres du CCG, restent attachés au principe d'une zone d'exclusion en Libye, insistant toutefois sur la nécessaire caution de la Ligue arabe à un tel développement.