Les autorités japonaises ont reconnu qu'une fusion serait en cours dans le réacteur 3 de la centrale nucléaire Fukushima. «On ne peut pas exclure qu'une explosion puisse se produire.» C'est la déclaration du porte-parole du gouvernement japonais qui confirme les nombreuses spéculations sur le risque d'une deuxième explosion. La situation demeure, donc, inquiétante à Fukushima, le gouvernement japonais ayant reconnu qu'une fusion pourrait être en cours dans les deux réacteurs de la centrale nucléaire. Les autorités parlent d'un éventuel nouveau risque d'explosion qui pourrait survenir dans le réacteur 3. Un tel risque est directement lié à l'accumulation d'hydrogène et au système de maintien du niveau du liquide de refroidissement qui est «en panne». Le gouvernement a tenu, toutefois, à assurer qu'il n'y avait pas de danger pour le réacteur lui-même et la population. Même si la crainte d'une catastrophe nucléaire majeure est vive au Japon, on dira que «la situation n'a pas de conséquence sur la santé». Des nouvelles contradictoires qui laissent la population japonaise perplexe, et entretiennent un climat anxyogène surtout que lors d'une sortie médiatique enregistrée hier, le Premier ministre Naoto Kan a reconnu que la situation restait grave à Fukushima 1. De son côté, le gouvernement veut, surtout, apaiser les craintes en assurant que même en cas d'explosion similaire à celle survenue samedi «il n'y a pas de danger pour le réacteur lui-même, ni de conséquences pour la santé». On l'aura compris, les autorités japonaises et le fabricant des réacteurs sont appelés à faire face à une situation inédite et des plus critiques, d'autant que les experts étrangers estiment que ces faits peuvent dégénérer en cataclysme atomique, surtout si une solution n'est pas trouvée dans les plus brefs délais. Dans le même contexte, le Réseau Sortir du nucléaire (RSN), une ONG française, apporte des explications nouvelles assez alarmantes sur le Mox, un combustible utilisé dans la centrale. En effet, ce matériau serait particulièrement toxique, souligne-t-on. Le réacteur 3, fonctionne au Mox (mélange d'oxydes, composé d'uranium et de plutonium, issu de déchets nucléaires recyclés) et serait «extrêmement dangereux qui peut être plus facilement en fusion que les combustibles classiques», explique Jean-Marie Brom, ingénieur atomique, directeur de recherches au Cnrs (organisme public de recherche), et également membre du RSN. Cette institution va encore plus loin en annonçant que «la toxicité est redoutable: il suffit d'en inhaler une particule pour développer un cancer du poumon». Comme un malheur ne vient jamais seul, l'état d'urgence a été déclaré dimanche dans une deuxième centrale nucléaire d'Onagawa (située au nord de la ville de Sendaï, c'est-à-dire non loin de l'épicentre du séisme de vendredi) touchée par le fort séisme qui a frappé le Japon vendredi. Les trois réacteurs du site nucléaire «sont sous contrôle», selon les autorités japonaises, a ajouté l'Aiea. En conformité avec la réglementation japonaise, «l'alerte a été déclarée à la suite des niveaux de radioactivité enregistrés dépassant les niveaux autorisés dans la zone près de la centrale», a expliqué l'Aiea. «Les autorités japonaises tentent de déterminer la source des radiations». La menace d'un nouvel accident nucléaire continue de planer sur le Japon, confronté à «la plus grave crise» depuis la Seconde Guerre mondiale après le violent séisme qui probablement a fait plus de 10.000 morts. «Je considère que la situation actuelle, avec le séisme, le tsunami et les centrales nucléaires, est d'une certaine manière, la plus grave crise en 65 ans, depuis la Seconde Guerre mondiale», a déclaré le Premier ministre Naoto Kan. En effet, le pays ne cesse de compter ses morts tout en découvrant l'ampleur des dégâts qui ne cessent de s'accroître. Quelque 590.000 personnes ont été évacuées ces trois derniers jours.