La surchauffe des prix de la pomme de terre conduit à déclencher le système de régulation des produits agricoles de large consommation. Après une accalmie de deux mois, la pomme de terre fait de nouveau parler d'elle en enregistrant une nouvelle hausse des prix sur le marché. Depuis une quinzaine de jours ce produit de large consommation est cédé entre 45 et 60 dinars le kg, dans certains marchés, au grand dam des ménages et des petites bourses qui éprouvent de plus en plus de mal à boucler leurs fins de mois. Redoutant d'autres flambées, la Société de gestion des participations Productions animales, a déclenché le système de régulation des produits agricoles de large consommation ou Syrpalac, en mettant à la disposition des grossistes, mandataires, revendeurs et grandes surfaces «une gamme variée de pommes de terre, destinée à la consommation. C'est pour assurer les besoins du marché durant la période de soudure mars-avril, a indiqué le président du directoire de la SGP, Kamel Chadi. Les quantités de pomme de terre stockées sont issues de la production d'arrière-saison des mois de janvier et de février. On ignore la quantité qui sera déstockée, mais selon le système de régulation mis en place, la pomme de terre sera toujours disponible et son coût connaîtra une sensible baisse sur le marché. Grâce à l'apport, notamment, de la pomme de terre de saison ou «primeur» de Mostaganem et Skikda qui devrait arriver sur le marché à partir de la fin avril, a révélé le président du directoire de la SGP-Prodo. Pour le consommateur, ces mesures initiées par les pouvoirs publics afin de protéger le pouvoir d'achat du citoyen devraient être étendues aux autres produits qui ne sont pas accessibles pour tout le monde en raison de leur cherté sur le marché. Certains, qui sont pourtant de saison, sont hors de prix à l'image des petits pois vendus à 130 dinars le kg, la courgette à 90 dinars, les carottes à 50 dinars et les navets à 60 dinars. Ces hausses sont d'autant plus surprenantes qu'elles surviennent au terme d'une saison riche en pluies qui ont redonné courage aux agriculteurs et aux investisseurs qui ont profité des mesures incitatives décrétées récemment par l'Etat pour bénéficier de terrains agricoles ou de prêts bancaires pour créer leurs propres entreprises. La production agricole a doublé, voire triplé ces dix dernières années, mais on est encore loin de couvrir tous nos besoins au plan alimentaire. La bureaucratie, la corruption, les intermédiaires et le diktat de certains barons qui agissent comme une mercuriale, en faisant monter, à leur guise, les prix des légumes et des fruits, sont autant de fléaux qui agissent négativement sur le secteur agricole.