Les responsables algériens prennent connaissance de la version de leurs homologues tunisiens sur la Révolution de jasmin. Alger est la première étape de la tournée maghrébine du Premier ministre du gouvernement provisoire tunisien. Béji Caïd Essebsi était reçu hier par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. L'envoyé spécial du président par intérim, Fouad Mebazaa, explique les raisons de sa visite. Dès son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene, il a déclaré à la presse qu'il est venu pour informer les autorités algériennes des derniers développements survenus dans son pays près de deux mois après la Révolution de jasmin. Mais ce n'est pas tout. Essebsi ne pouvait pas faire l'impasse sur le rappel des liens d'amitié qui unissent les deux peuples. Il révèle être porteur d'un message d'amitié et de respect du peuple tunisien au peuple algérien ainsi qu'à son Président et à son gouvernement. Dans la matinée, il n'a pas caché qu'il était aussi en déplacement à Alger pour rencontrer Bouteflika et lui demander des orientations dans le but d'en tirer profit. Preuve en est que le point de vue de l'Algérie intéresse toujours autant ses voisins. En contrepartie, le Premier ministre a établi un bilan au profit du président pour lui faire part des derniers développements de la situation en Tunisie. Le président n'a pas reçu son hôte en tête-à-tête. A la résidence Djenane El Mefti, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, était présent pour prendre part aux discussions. Plus tard, les deux Premiers ministres ont eu une autre rencontre dans la capitale. Le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, était présent lors des deux rendez-vous. Les deux parties n'en sont certainement pas à leur première rencontre et d'autres visites devraient nécessairement suivre. Quels sont les autres messages délivrés par Essebsi. Il a indiqué que la Révolution en Tunisie a contribué au «renforcement de la volonté populaire, ce qui a consolidé les liens de fraternité et de coopération avec les peuples frères, notamment les peuples voisins liés par un destin commun de par les facteurs stratégiques, amicaux et historiques qui les unissent». Le responsable tunisien a parlé d'un «saut qualitatif opéré dans la vie des Tunisiens (qui) a engendré des données diverses sur les plans national, régional et international». Tous ces éléments font dire à Essebsi qu'il considère que les Algériens sont les «mieux placés» pour servir d'interlocuteurs avec lesquels il serait possible d'avoir un échange de points de vue. Les convictions de Essebsi témoignent de la poursuite de liens amicaux entre les deux peuples. La Tunisie a trouvé l'Algérie à ses côtés dans les années 1980. en parallèle, la Tunisie a toujours montré de bonnes dispositions à épauler l'Algérie dans les moments difficiles. C'est cette politique qui a fait qu'elle n'a jamais fermé ses frontières lors de la tragédie nationale vécue par le pays. Essebsi a exprimé le souhait de son pays de bâtir un avenir commun avec l'Algérie dans l'intérêt des deux nations. «L'Algérie et la Tunisie ont une histoire, une lutte et une coopération communes», a-t-il déclaré à l'issue de l'audience que lui a accordée le Président. Le Premier ministre tunisien a fait part de sa confiance en le président de la République et les responsables algériens qui travaillent sous sa direction. Les relations algéro-tunisiennes, a-t-il souligné, sont «naturelles et profondes». S'agissant de la situation en Tunisie, M.Essebsi a indiqué qu'elle était bonne.