C'est le premier responsable politique à prendre la parole après le discours de Bouteflika à l'occasion de la célébration du 19 Mars. Quel sera le contenu des réformes annoncées par le Président Abdelaziz Bouteflika? C'est le ministre de la Formation et de l'enseignement professionnels, El Hadi Khaldi, qui a livré un début de réponse. Dans une déclaration à un site d'information, il a d'abord rejeté toute influence étrangère sur la prise de décision en Algérie. Il a indiqué que les réformes politiques profondes, annoncées par le Président Bouteflika, étaient prévues depuis plusieurs années et n'étaient pas liées à de prétendues pressions américaines. «Il n'y a aucune relation entre les annonces du chef de l'Etat et les déclarations des responsables américains», a affirmé M.Khaldi dans sa déclaration où il se réfère à ce qu'a affirmé, jeudi, Hillary Clinton à propos de l'Algérie. La secrétaire d'Etat américaine a appelé le pouvoir algérien à entamer des réformes politiques et à accorder davantage d'espaces d'expression à l'opposition. Très satisfaite de la levée de l'état d'urgence elle la considère, toutefois, «pas suffisante». «Le Président avait déjà exprimé son rejet de la Constitution actuelle et du mode de fonctionnement des institutions de l'Etat. Il avait promis en 1999, d'engager une réforme profonde de la Constitution, de moderniser l'administration et les institutions de l'Etat, de réformer l'éducation et la justice», a rappelé M.Khaldi. Pour lui, il est injuste d'ignorer les déclarations et les intentions affichées par le chef de l'Etat depuis plus d'une décennie. En guise d'arguments, le ministre a expliqué qu'«il n'était pas juste d'ignorer les déclarations et les intentions affichées par le chef de l'Etat depuis 1999, d'engager des réformes profondes et il avait lancé ce chantier avec l'installation d'une commission pour la réforme de l'Etat». M.Khaldi a justifié le retard dans le lancement des réformes promises par le Président par les priorités accordées au rétablissement de la paix civile, après dix ans de lutte sans merci contre le terrorisme. «La commission de la réforme de l'Etat a présenté son rapport en 2001, mais la priorité était d'abord le retour de la paix et de la sécurité dans le pays», a précisé M.Khaldi. Il cite l'organisation de deux référendums sur la loi sur la Concorde nationale et la loi pour la paix et la réconciliation nationale. «L'organisation de ces deux référendums a retardé, ajoute-t-il, le lancement des réformes de l'Etat et des institutions» et d'estimer que «le temps est venu maintenant de lancer la réforme de l'Etat». Enchaînant ses déclarations, le ministre a précisé que «le retour de la paix et de la sécurité grâce à la réconciliation nationale permet désormais d'engager une réforme profonde de la Constitution afin de provoquer le changement pacifique et calme, promis par le Président depuis son premier mandat».