Lors de cette rencontre prévue pour trois jours, les jeunes auront à débattre de leurs préoccupations. Annoncée en grande pompe, l'ouverture, hier, des travaux de la Conférence nationale sur La politique sectorielle de prise en charge des jeunes, a fait un véritable flop. Cette réunion nationale, qui se tient à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf, à Alger, et dont la clôture est prévue pour demain, a été marquée par la présence d'une poignée de jeunes, dont le nombre ne dépasse pas 500. Pourtant, lors de son passage, avant-hier, au JT de 20h, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El Hadi Khaldi, avait affirmé que «près de 1500 jeunes participeront à cette rencontre, dédiée à la jeunesse». M.Khaldi n'a, en outre, pas manqué l'occasion de souligner que de grands moyens ont été consacrés à cette conférence à laquelle prennent part des jeunes issus de l'ensemble du territoire national. Lors de l'ouverture de cette manifestation, rien de cela n'a été constaté. Bien au contraire, à l'intérieur de la Coupole, c'est le nombre de responsables qui était pléthorique. D'autant que tout le staff gouvernemental était présent. Les ministres de la République, vautrés dans leurs sièges et bien emmitouflés dans leurs manteaux, ont eu droit à une poésie populaire, déclamée par un jeune de blanc vêtu et enturbanné. Une longue poésie dans laquelle il n'a de cesse de louer les qualité professionnelles du ministre de l'Enseignement et de la Formation...professionnels. Ce dernier avait, en marge de l'ouverture de cette Conférence nationale sur la jeunesse, souligné que plusieurs «questions seront soulevées au cours de cette rencontre». Outre le volet relatif à la formation professionnelle, notamment le suivi pédagogique et technique pendant la formation, ces jeunes auront à aborder des questions sociales qui les concernent de près, à l'instar de la toxicomanie et l'émigration clandestine. «Les propositions des jeunes auront certainement un écho favorable auprès des autorités, puisqu'elles commenceront à se concrétiser dès le début du mois de mars prochain», promet El Hadi Khaldi. Reste maintenant, à savoir quelles sont ces propositions que les jeunes, réunis en cinq ateliers, vont proposer? Même si leur premier objectif n'est autre que l'insertion dans le milieu professionnel, dès l'obtention du diplôme. C'est là, en effet, le premier souhait qu'expriment les milliers, voire les millions de jeunes diplômés. Une préoccupation que d'aucuns, notamment les responsables, ne peuvent ignorer. Par ailleurs, dans son discours d'ouverture, lu par son conseiller M.Boughazi, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se veut réaliste: «Certes, nous pouvons enregistrer avec satisfaction nos réalisations en matière d'infrastructures, d'équipements et d'encadrement...». Néanmoins, «beaucoup de problèmes demeurent, en particulier celui de l'accès à l'emploi et ces problèmes donnent naissance à la délinquance, la violence et la fuite vers d'autres horizons.» Le président de la République estime que «chaque secteur d'activité, dans le domaine qui est le sien, devra mettre en place les conditions et les moyens nécessaires pour traduire ces objectifs stratégiques en actions prioritaires pour répondre aux besoins et aux attentes des jeunes, actions dont les résultats seront évalués périodiquement». «L'Etat consent annuellement des moyens financiers très importants pour assurer la formation de centaines de milliers de jeunes, mais ces investissements ne sont pas suffisamment rentabilisés dans la mesure où le marché du travail continue de présenter une situation paradoxale», a souligné Abdelaziz Bouteflika dans son message à la jeunesse. En quoi consiste ce paradoxe? Le président de la République fait allusion au chômage structurel dont souffre l'Algérie. D'un côté, le nombre de jeunes diplômés en chômage va crescendo, et de l'autre des secteurs d'activité sont confrontés à une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée dans les métiers où les besoins d'emploi sont importants. «Faire ce constat, c'est mesurer l'ampleur du défi qui nous fait face. Sur un autre plan, des mesures incitatives doivent être prises en matière de bourses et de présalaires des apprenants, mais également en matière de révision du dispositif de formation-production pour permettre aux jeunes de tirer bénéfice des produits réalisés durant leur formation», relève par ailleurs le président de la République. Les travaux en ateliers se poursuivront aujourd'hui, rappelle-t-on.