Le remboursement du médicament coûte 82 milliards de dinars par an à la Sécurité sociale. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a levé le voile sur trois problèmes auxquels est confronté son département. Il s'agit du remboursement des médicaments, des contrats d'assurance habitation et des infractions à la législation du travail. «Les dépenses de la sécurité sociale en matière de remboursement des médicaments dépassent 82 milliards de dinars par an», a révélé le ministre en marge de la séance plénière du Conseil de la nation. A propos de la carte Chifa, le ministre a déclaré que le programme d'établissement de distribution de la carte a atteint un taux très appréciable. La sécurité sociale a connu, récemment, le lancement d'un nouveau système de remboursement des médicaments. Il s'articule autour des prix établis à base des prix des médicaments génériques et des produits fabriqués localement. Ce système répond à deux objectifs: rationaliser les dépenses de la sécurité sociale et organiser le marché du médicament. Seulement, les mesures se suivent et la situation financière de ce secteur sensible ne s'améliore pas. Les 82 milliards de dinars dépensés, annuellement, rien que pour le remboursement du médicament en disent long sur ce sujet. Un autre problème épineux pour Tayeb Louh: l'assurance-habitation contre les catastrophes naturelles. Le ministre a reconnu que le développement de ce type d'assurances patine. Pour le booster, il a estimé qu' «en sus de l'aspect juridique, il faut sensibiliser davantage le citoyen à l'importance de souscrire ce type d'assurance». Cela dit, M.Louh a déclaré que 193.000 contrats d'assurance ont été souscrits en 2010 conformément aux dispositions de l'ordonnance n°03-12 relative à l'assurance contre les risques des catastrophes naturelles et à l'indemnisation des victimes. «En vertu des dispositions de cette loi, tout propriétaire d'un bien immobilier en Algérie doit souscrire un contrat d'assurance-dommages, pour préserver son bien des risques d'une catastrophe naturelle», a rappelé M.Louh. Le ministre fait face à un autre casse-tête chinois: les sociétés étrangères qui enfreignent la loi. «6469 visites d'inspection dans des sociétés étrangères implantées en Algérie ont été effectuées en 2010, lesquelles se sont soldées par l'établissement de 7454 procès-verbaux d'infraction à la législation du travail», a précisé Tayeb Louh qui répondait à une question d'un membre du Conseil de la nation. M.Louh a, en outre, affirmé que le système d'inspection du travail avait «renforcé» les contrôles de ces sociétés quant à leur conformité à la législation du travail. «Le nombre de visites a augmenté de 54% par rapport à 2007», a-t-il indiqué. Le ministre a affirmé que 751 projets de sociétés étrangères, d'une capacité de création de 140.866 emplois, avaient été recensés. «Les services de l'Inspection du travail ont recensé 238 sociétés étrangères employant 37.536 travailleurs, dont 30.514 Algériens et 7022 étrangers», a-t-il ajouté. Le ministre a souligné que 42.712 travailleurs étrangers, tous secteurs confondus, ont été recensés au 31 décembre dernier. Par ailleurs, il a annoncé qu'«une commission pour l'évaluation de l'exécution des nouvelles mesures relatives à l'emploi a été installée la semaine dernière, au niveau du ministère». Cette commission est chargée de veiller à l'application des nouvelles mesures facilitant aux jeunes l'accès à l'aide de l'Etat via l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) et de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac). Autant dire que Tayeb Louh a du pain sur la planche.