La nouvelle modalité de remboursement des médicaments, à savoir le tarif de référence, entre en vigueur à partir de demain. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a été catégorique lors de sa conférence de presse animée, jeudi dernier, au forum d'El Moudjahid. Pour lui, la loi sera appliquée dans toute sa dimension. « Le tarif de référence est un programme du gouvernement et non pas celui du secteur », a-t-il précisé, avant de déclarer : « Nous lutterons contre toutes formes de fraude et de corruption. » Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a souligné que le remboursement des médicaments est la première dépense la plus importante de la Sécurité sociale. C'est pourquoi, a-t-il ajouté, l'instauration d'un tarif de référence du médicament, une mesure destinée à promouvoir le médicament générique et à rationaliser les dépenses pharmaceutiques sans porter atteinte à son accessibilité, a été reconduite. D'après lui, son application incitera les patients et les prescripteurs à utiliser les produits les moins chers, à savoir les génériques. Ainsi, 116 dénominations communes internationales (formes et dosages) de médicaments remboursables, soit 11% des DCI auxquelles correspondent 1000 marques différentes, sont soumises à un tarif de référence. Il sera élargi progressivement à d'autres produits. Désormais, pour chaque produit concerné par un tarif de référence, il sera procédé au remboursement aux différentes marques sur la base d'un prix unique qui a été déterminé en tenant compte de la disponibilité de plusieurs marques. Les opérateurs économiques en pharmacie ont eu trois mois pour prendre les dispositions nécessaires afin de mettre en application cette mesure. « Les contrevenants seront punis par la loi », a t-il menacé. Tayeb Louh a rappelé que la facture des remboursements des médicaments a atteint 47,47 milliards de dinars en 2005 pour la Cnas et 3,1 milliards de dinars pour la Casnos, soit plus de 50% des dépenses d'assurance maladie. « La dépense de médicament a plus que doublé en l'espace de cinq ans. Elle dépasse les 50 milliards de dinars », a-t-il indiqué. Il a, par ailleurs, signalé que les recettes de la Cnas toutes caisses confondues étaient de 137,655 milliards de dinars en 2005 et les dépenses de 133,696 milliards de dinars. A propos des prises en charge pour transferts à l'étranger, Tayeb Louh s'est montré ferme. « La récréation est terminée », a-t-il lancé. Il a, aussi, annoncé les nouvelles dispositions concernant le contrôle médical. Sont dispensés de ce contrôle les assurés âgés de 75 ans et plus, les malades chroniques pour leur traitement spécifique et les handicapés. Le contrôle médical est aussi systématique pour tout assuré présentant une ordonnance estimée à 2000 DA. Interrogé sur le conflit opposant les pharmaciens conventionnés d'Alger et la Cnas, à propos des factures non payées et sur les menaces de résiliation de contrats, Tayeb Louh a déclaré qu'il s'agit « d'une agitation d'un petit groupe de pharmaciens qui a réagi suite à la mise en place des dispositions qui ne les (pharmaciens conventionnés) arrangent pas. Comment voulez-vous qu'un pharmacien qui a généré des recettes estimée à 12 milliards de centimes entre 2003, 2004 et 2005 accepte le tarif de référence ou bien la dédomiciliation ? », s'est-il interrogé et d'annoncer que certains d'entre eux qui n'ont pas respecté les engagements de la convention verront leur contrat résilié. Pour ce qui est de la question relative à la reconnaissance des syndicats autonomes, Tayeb Louh a affirmé que l'UGTA demeure l'unique partenaire social au niveau national, « mais cela n'empêche pas le ministre du Travail et de la Sécurité sociale d'organiser des rencontres à sa demande avec des syndicats agréés une fois par an ». A propos du sort réservé à l'argent des caisses déposé à la banque El Khalifa, Tayeb Louh a déclaré que ces mêmes caisses se constitueront partie civile dans cette affaire. S'agissant de la réaction de la FNTR à l'avant-projet de loi relatif aux mesures d'encouragement et d'appui à la promotion de l'emploi, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale affirmera que le secrétaire général de l'UGTA, Sidi Saïd, soutient cet avant-projet de loi. Un projet qui vise, selon lui, à réduire, entre autres, le niveau du chômage à travers des mesures d'allégement des charges sociales qui vont être instituées en faveur des employeurs, pour combattre le phénomène de la non-déclaration et améliorer le taux de déclaration à la Sécurité sociale. Tayeb Louh promet des encouragements plus importants en cas d'investissement et de création d'emplois dans les wilayas du Sud et des Hauts Plateaux.