Refusant de céder aux menaces de Daho Ould Kablia, ils ont décidé d'élargir leur mouvement aux 48 wilayas. Les gardes communaux sont à leur troisième jour de protestation. Ils tiennent un sit-in à la place des Martyrs à Alger. Ils sont unanimes sur le principe du maintien de la protestation jusqu'à la satisfaction de tous les points que comporte leur plate-forme de revendications. Contrairement aux déclarations du ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia qui affirmait lundi que «99% des gardes communaux ont adhéré aux mesures prises pour la régularisation de leur situation», les protestataires campent sur leur position. Ils ont décidé de défier le ministre de l'Intérieur. «Nous n'accordons aucun intérêt aux déclarations du ministre de l'Intérieur. Les protestataires sont là, ils sont plusieurs milliers. Ils occupent la place des Martyrs. La réalité est là et nos revendications sont claires» déclare, Hakim Chaïb, coordinateur national et porte-parole des gardes communaux avant d'ajouter que «les chiffres qu'avance le ministre de l'Intérieur n'engagent que lui. Nos chiffres, à nous, sont ici sur la place des Martyrs. Nos doléances sont adressées au président de la République, et c'est de lui qu'on attend une réponse». Le bras de fer est lancé entre les deux camps. Le ministre de l'Intérieur menace de sanctionner les protestataires en leur rappelant qu'«il est formellement interdit aux gardes communaux de recourir à la grève ou à toute forme d'arrêt de travail et que tout acte collectif, contraire à l'ordre, fera l'objet de sanctions conformément aux dispositions de l'article 112 du Code pénal, en tenant compte des peines contenues dans la législation et le règlement en vigueur ainsi que les dispositions statutaires». Les gardes communaux, déterminés à ne pas céder aux pressions et aux menaces, décident d'une grève générale ouverte sur les 48 willayas. Rien que pour la journée d'hier, 17 coordinations de willaya étaient en grève «Nous soutenons l'ensemble des gardes communaux protestataires dans la capitale et nous condamnons les menaces du ministre le l'Intérieur à leur encontre», peut-on lire dans une lettre adressée au wali de M'sila par la coordination des cantonnements des gardes communaux de cette willaya. Une lettre dans laquelle il ont réitéré leur adhésion et leur soutien pour cette protestation jusqu'à la satisfaction entière de leurs revendications en rejetant toute forme de marchandage. La grève est observée dans plusieurs willayas en signe de solidarité et de soutien pour leurs collègues de la capitale. Hier, à la levée du soleil, ce corps s'est réveillé sur la place des Martyrs pour entamer une autre journée de protestation. Après avoir hissé le drapeau algérien, ils ont annoncé la couleur. D'une seule voix, ils scandent: «Vive l'Algérie», «On est unis, en hommes debout», ou encore: «Protestons et restons unis». Ils ne comptent pas décamper, encore moins céder aux pressions de M.Ould Kablia. Pour eux, seule la réponse du président de la République déterminera la tournure de leur manifestation. La grève risque d'avoir des conséquences sur la situation sécuritaire. Les gardes communaux sont tous en charge de sécuriser les abords des barrages routiers de la gendarmerie et de la police, en plus des autres missions.