Pour un beau match, il faut souvent deux mauvaises défenses, et ce fut un très beau match. Schalke 04 a corrigé l'Inter Milan (5-2), mardi à San Siro en quarts de finale aller, face à un champion d'Europe encore trahi par sa défense quatre jours après avoir été giflé par l'AC Milan dans le derby, et aperçoit les premières demi-finales de Ligue des champions de son histoire. Pour un beau match, il faut souvent deux mauvaises défenses, et ce fut un très beau match...L'axe de fortune Andrea Ranocchia-Cristian Chivu a été mis en miettes par les joueurs de Gelsenkirchen, qui ont frappé quatre fois: Joël Matip (17), Edu (40, 75), Raul (53). Le malheureux Ranocchia, international italien, a marqué lui-même le but du 4-2 en coupant un centre de l'intenable José Jurado (57). Chivu, lui, n'a même pas fini le match, exclu à la 62e minute pour un deuxième carton jaune, son second rouge quatre jours après celui reçu dans le derby. Avec le 3-0 contre l'AC Milan, l'Inter vient de concéder huit buts en 180 minutes. Les problèmes de défense, que Leonardo éludait, ont explosé à la face de l'Europe entière. Son attaque, brillante en revanche, avait pourtant idéalement lancé le match, face à une défense un peu lourde. Un but destiné à tourner longtemps sur les sites de partages de vidéos, signé Dejan Stankovic, avait mis l'Inter sur la voie au bout de 27 secondes de jeu: une frappe quasiment depuis le milieu de terrain qui a lobé Manuel Neuer. Le gardien de Schalke 04 venait de sortir de sa surface pour dégager de la tête un ballon juste devant Diego Milito, qui arrivait lancé. L'Inter prenait là une petite revanche - finalement bien inutile - après avoir elle-même concédé un but au bout de 47 secondes dans le derby. L'auteur de ce coup de génie allait pourtant devoir sortir au bout de 24 minutes de jeu, blessé sur un de ses propres tacles, et remplacé par le Marocain Houssine Kharja. Après la première égalisation de Schalke, venue d'une frappe de Kyriakos Papadopoulos repoussée dans les pieds du Camerounais Matip, l'Inter reprenait l'avantage, grâce à l'idole des «Nerazzurri», Diego «Il Principe» Milito (34), sur un centre impeccable d'Esteban Cambiasso. San Siro a acclamé l'Argentin, héros du triplé C1-coupe-championnat l'an dernier, et blessé à intervalles réguliers cette saison (17 matchs en 31 journées de championnat). Mais c'était le dernier coup d'éclat de l'Inter. Edu a signé le 2-2, reprenant un tir dévié repoussé une première fois par Julio Cesar (40). Ensuite, Eto'o et Milito allaient rater leurs occasions (47, 49, 61, 90), et Schalke a enfoncé les «Nerazzurri». Raul, meilleur buteur de l'histoire de Coupes d'Europe, donnait l'avantage à Schalke (54) en grillant Andrea Ranocchia, pour son 72e but européen. Après l'auto-goal de Ranocchia (57), l'Inter lâchait prise. Et Edu signait un doublé pour mettre Schalke à l'abri (75). L'Inter a besoin de gagner 4-0 au retour pour se qualifier et prendre sa revanche de la finale de Coupe de l'UEFA 1997 perdue contre ce même adversaire. Avant de penser à cela, il faudra déjà ne pas se liquéfier complètement en championnat, et se reprendre contre le Chievo Vérone, samedi.