Le prochain Ramadhan sera propice aux maladies dues aux chaleurs du mois d'août. Les récentes mesures prises pour atténuer le courroux des tenants du marché informel menaçant la paix sociale, qui squattent les trottoirs et diverses places de la capitale, ne nuisent-elles pas quelque part à la santé du consommateur? Avec les chaleurs qui s'annoncent déjà, qu'en sera-t-il à l'approche et pendant le Ramadhan qui nous rend visite cette année en pleine canicule du mois d'août. Cette angoissante appréhension concerne surtout les produits alimentaires, notamment lactés, comme les yaourts, fromages ou encore les conserves de sardines et thon, «smen», pâté, biscuits, confiserie, chocolats..., ou même les produits fabriqués à base de volaille, à l'instar du pâté, abats qui continuent à être vendus sans précaution aucune ni sur le plan d'hygiène ni à travers une chaîne du froid. Aucun secteur n'y échappe. Le pain, l'eau minérale, les produits laitiers, y compris les margarines et autre beurre, constituent le produit sensible aux chaleurs tout comme les mayonnaises «maison» et autres huiles du «terroir». L'appât du gain facile et le chômage aidant, font que des revendeurs proposent des produits douteux à des prix attractifs et en toute impunité à des clients inconscients, en quête constante de prix bas pour réussir à boucler un mois toujours difficile. Les produits exposés aux quatre vents sont périssables et parfois même périmés. Leur date de péremption est souvent dépassée. Il n'y a pas à dire, le couffin de la ménagère algérienne est devenu un véritable réceptacle sans fond pour toute sorte de produits douteux quant à leur qualité, leur date de fabrication ou de péremption, les conditions d'hygiène observées lors de leur fabrication ou leur transport, leur conservation dans des conditions lamentables, leur exposition à même le sol, sans protection aucune, contre les hausses de température si fréquentes dans notre pays... Mais où est donc le service d'hygiène dans tout ça? est-on en droit de s'interroger devant un tel laxisme, même s'il est inhérent à certaines inquiétudes relatives à la paix sociale pour laquelle s'ouvrent toutes les portes de la tolérance et de l'indulgence. Un peu plus qu'une dizaine de véhicules de service, quelque 200 agents de contrôle de la wilaya, c'est là certes des moyens de fortune, dirions-nous, devant l'immensité et la complexité de la tâche. Si de nombreux commerces ont été fermés pour non-observation des règles d'hygiène, combien en restent-ils d'ouverts et toujours menaçant la santé publique? Il serait fastidieux de citer les innombrables cas d'infraction recensés sur la seule place d'Alger, mais il serait utile de lever le lièvre en disant crûment que c'est «une question culturelle» aussi bien du côté du commerçant que du citoyen qui continue de subir, malgré lui, les desiderata de ces marchands qui font des rentrées d'argent non négligeables au détriment de la sécurité et la santé du citoyen.