Les protestataires tablent sur une présence record de leurs collègues de toutes les wilayas dès aujourd'hui. Les patriotes et les éléments des Groupes de légitime défense (GLD) se soulèvent contre l'oubli. Ils demandent de la reconnaissance pour les années dures qu'ils ont passé à combattre le terrorisme. Certains portent encore les stigmates de la décennie noire. Hier, sous un soleil de plomb, ils étaient des centaines à se rassembler, à la place des Martyrs à Alger, devant le regard désarmé et ahuri des agents de l'ordre, venus encercler leurs anciens et actuels amis de lutte contre les résidus du terrorisme. «Non à la Hogra! nous avons sacrifié tout ce qu'on a depuis 1992 pour que vive l'Algérie et aujourd'hui, les harkis et ceux contre qui nous nous sommes soulevés pour sauver la République sont mieux lotis que nous. C'est de l'injustice!», s'indigne un GLD de la wilaya de Médéa. Les protestataires tablent sur une présence record de leurs collègues de toutes les wilayas qui rallieront la capitale dès aujourd'hui pour se faire entendre une bonne fois pour toute. Ils ne quitteront la place des Martyrs qu'une fois l'ingratitude effacée. «On est là et on y restera jusqu'à la satisfaction de nos revendications», relève un Patriote. En cela, les GLD et Patriotes semblent emboîter le pas aux gardes communaux qui ont arraché la satisfaction de leur plate-forme de revendication après avoir campé durant plusieurs jours au niveau de cette place. «Y en a marre des promesses non tenues. On veut de la reconnaissance pour notre combat», tonne un autre protestataire qui dit avoir été blessé lors d'un accrochage avec les groupes armés en accomplissant son devoir de défense du pays. Les manifestants (GLD, un corps constitué et Patriotes qui sont des bénévoles, tous deux créés en 1992) ont élaboré une plate-forme de revendications en 17 points inhérentes à leurs conditions socioprofessionnelles. Ils veulent, en premier lieu, l'élaboration d'un statut particulier ainsi que leur déclaration, en tant que combattants pour une période de 16 ans, à la Sécurité sociale spéciale par l'Armée nationale populaire (ANP). Une prime de danger pour tout combattant actif, une prime de port d'arme alignée sur celle des militaires, une pension de retraite à l'ANP pour les combattants qui ont dépassé l'âge réglementaire, l'augmentation de la pension des combattants invalides sont, entres autres, les revendications des protestataires. Si les autorités ne répondent pas dans les meilleurs délais à leurs doléances, ces derniers promettent de radicaliser leur mouvement et d'occuper aussi longtemps que nécessaire la Place des Martyrs.