La place des Martyrs renouera demain avec les contestations, après que les gardes communaux eurent quitté les lieux. Cette fois, cette place symbole de la protestation sera occupée par des éléments des groupes de légitime défense (GLD) qui reviennent à la charge pour revendiquer la satisfaction de leur plate- forme, remise il y a plus de 15 jours au Parlement. «Nous allons occuper la place des Martyrs jusqu'à satisfaction de nos revendications», nous dira un élément des GLD ayant assisté à des réunions au terme desquelles la forme de protestation a été retenue. Cette fois, les éléments des GLD adhérant à la commission nationale de défense des droits des groupes de légitime défense et patriotes viendront de 18 ou 19 wilayas, ajoute notre source. «Il s'agit de représentants comme lors du rassemblement que nous avons tenu à la place des Martyrs», explique notre source. Ils étaient environ 500 représentants des GLD à avoir tenu un rassemblement il y a quelques semaines à la place des Martyrs, avant qu'une délégation, composée d'éléments parmi eux eut été reçue par un vice-président du groupe parlementaire du FLN. Quelques jours après, ils ont été reçus par le président de la commission nationale de défense nationale du Parlement, en présence du vice-président du groupe parlementaire du FLN, selon des membres de la délégation. «Nous avons communiqué nos revendications, au nombre de sept, au chef du groupe parlementaire du FLN et président de la commission de défense nationale du Parlement, qui nous ont informés que les revendications seront étudiées et que nous aurons une réponse dans quinze jours. Les quinze jours sont passés sans que nous ne recevions une réponse et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé d'occuper la place des Martyrs jusqu'à la satisfaction de nos revendications». Les revendications des protestataires sont la réhabilitation à cette catégorie, l'indemnisation matérielle pour 16 ans, la réinsertion dans les postes de travail, l'intégration à l'Armée nationale populaire ou au ministère de l'Intérieur, compter ces années dans la retraite, transfert du dossier à la sécurité sociale, l'élaboration d'un statut particulier des éléments des GLD et l'octroi d'une pension permanente qui sera fixée par l'Etat. «La contestation que nous allons mener concerne cette fois uniquement des éléments des groupes de légitime défense et non pas les patriotes, selon un membre de la commission. Il est à noter que les patriotes, eux, feront une marche, le lendemain, exprimant leurs revendications. «Nous, éléments des GLD, avons pris les armes en 1995 pour protéger villages, conclaves et autres localités contre les hordes terroristes qui semaient mort et désolation. Nous avons été armés par l'ANP et, aujourd'hui, nous dépendons de la Gendarmerie nationale. Nous avons quitté nos postes de travail pour assurer la sécurité de biens et personnes et, maintenant, on refuse de nous réintégrer dans nos postes», s'insurgent de nombreux parmi eux. «De nombreux parmi nous ne trouvent pas de quoi subvenir aux besoins des leurs», ajoutent-ils. Un membre de la commission estime à 170 000 le nombre d'éléments des GLD au niveau du territoire national. Ce corps, à l'instar de l'ANP, des forces de sécurité, des gardes communaux et des patriotes, entre autres, a grandement contribué à la lutte antiterroriste et l'amélioration de la situation sécuritaire.