Le président yéménite Ali Abdallah Saleh est prêt à un «transfert pacifique du pouvoir, mais dans le cadre de la Constitution», a annoncé hier une source de la présidence dans une première réaction à un plan de sortie de crise des monarchies du Golfe. Le communiqué de la présidence ne dit pas explicitement si le chef de l'Etat accepte de se démettre, comme le prévoit l'initiative des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) annoncée dimanche soir. «Le président n'a pas d'objection à un transfert pacifique du pouvoir dans le cadre de la Constitution», a affirmé le communiqué. «La présidence accueille favorablement les efforts des frères du CCG visant à contribuer à un règlement de la crise (...)», ajoute le communiqué, selon lequel le Yémen va considérer l'initiative du CCG «comme une base pour mener le dialogue». Au terme d'une réunion à Riyadh de leurs ministres des Affaires étrangère, les six membres du CCG avaient appelé le gouvernement de M.Saleh et l'opposition à une réunion dans la capitale saoudienne en vue d'une transition pacifique au Yémen Entre-temps, les manifestants qui campent à Sanaa ont rejeté toute solution ne prévoyant pas un départ immédiat du président Ali Abdallah Saleh, l'opposition parlementaire accueillant favorablement l'initiative des monarchies du Golfe pour régler la crise. «Pas de dialogue, le départ (du président) est la solution», ont scandé des milliers de manifestants à Sanaa, où les forces de sécurité ont renforcé leur présence et multiplié les barrages de contrôle. «Le peuple veut juger le président», ont répété les contestataires qui ont marché de la Place de l'Université, haut-lieu de la contestation où ils campent, vers le domicile du vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, pressenti pour diriger une transition du pouvoir. Une manifestation similaire a été organisée à Hodeïda, sur la mer Rouge, selon des participants. «Nous ne sommes concernés par aucun règlement négocié entre le pouvoir et l'opposition et qui ne répond pas à notre revendication principale: la chute du régime avec tous ses symboles», a déclaré Adel al-Rabii, un représentant de la coalition des Jeunes du Changement qui observent depuis le 21 février un sit-in sur la place de l'Université. «Nous n'acceptons pas la récupération de notre révolution», a ajouté M.Rabii, affirmant «parler au nom de tous les jeunes protestataires» à Sanaa mais aussi dans les autres grandes villes comme Taëz, au sud de Sanaa, Hodeida et Aden, dans le sud du pays.