Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a refusé hier de démissionner avant la fin de son mandat, en 2013, comme le lui proposait le Conseil de coopération du Golfe (CCG) en échange de l'immunité pour lui et sa famille. Les pays du Golfe lui proposaient de transférer le pouvoir à son vice-président, sans fixer de calendrier précis. Dans un communiqué diffusé hier, les services d'Ali Abdallah Saleh soulignent que le Président «ne voit pas d'objection à un transfert pacifique du pouvoir dans le cadre de la Constitution», qui lui permet de rester au pouvoir jusqu'aux élections de 2013. Le Président estime que la proposition du CCG peut servir de «base pour mener le dialogue afin d'épargner au pays les affres du chaos, de la destruction et des troubles à la sécurité, à l'ordre public et à la paix sociale», ajoutent ses services. Mais selon l'agence officielle Saba, les partisans de Saleh ont affirmé que la proposition du CCG était «une ingérence flagrante dans les affaires internes du Yémen». Ils estiment que le Conseil de coopération du Golfe «va à l'encontre de la volonté du peuple yéménite». Les ministres des Affaires étrangères des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avaient appelé dimanche soir au terme d'une réunion à Riyad M. Saleh à céder le pouvoir à son vice-président et à la formation d'un gouvernement d'union nationale dirigé par l'opposition. «La Présidence accueille favorablement les efforts des frères du CCG visant à contribuer à un règlement de la crise (...).» Selon lui, le Yémen va considérer l'initiative du CCG «comme une base pour mener le dialogue afin d'épargner au Yémen les affres du chaos, de la destruction et de la déstabilisation». La Présidence ne dit pas explicitement si le chef de l'Etat accepte de se démettre, comme le prévoit l'initiative des pays du CCG. Pour sa part, l'opposition yéménite a annoncé hier qu'elle rejetait le plan de sortie de crise des pays du Golfe, estimant qu'il garantissait l'immunité judiciaire au président Ali Abdallah Saleh. «Qui serait assez fou pour offrir des garanties à un régime qui a tué des manifestants pacifiques. Notre principale exigence est que Saleh quitte le pouvoir avant tout», a indiqué un porte-parole de l'opposition. Les manifestants anti-gouvernementaux ont pour leur part répété hier que Saleh devait démissionner. «Les gens sont déterminés à poursuivre leurs manifestations dans les parcs publics jusqu'à ce qu'ils obtiennent gain de cause», a déclaré Wassim Al Qarshi, un organisateur des manifestations quotidiennes à Sanaa. Des dizaines de milliers de personnes ont encore manifesté hier dans les principales villes du pays. Dans la capitale, de nombreuses femmes avaient rejoint le mouvement.