Djoudi aspire à réduire la tension sur les liquidités au niveau d'Algérie Poste et à développer des instruments de paiement alternatifs au cash. Interrogé sur la possibilité de rétablir le crédit à la consommation, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a estimé que la suppression de ce mode de financement en 2009 était une «décision légitime et fondée car elle puisait ses fondements dans la rationalité économique». Le ministre, qui a accordé un entretien à l'APS, a rappelé que la suppression du crédit à la consommation répondait au «souci de sauvegarde et d'orientation de l'épargne des petites bourses, notamment pour leur éviter un surendettement et de protéger l'économie et la production nationales, sources de création de richesses et d'emplois». La crise financière internationale a, démontré, justifie-t-il, «d'une manière très claire, les difficultés auxquelles ont été confrontés les ménages qui se sont engagés dans un cercle vicieux d'endettement, ayant causé la dislocation de certains rapports même familiaux». Sur un autre chapitre, une enveloppe budgétaire de quelque 660,5 millions de DA par an sera consacrée à financer l'application des nouveaux statuts des fonctionnaires du ministère des Finances, a annoncé Karim Djoudi. «L'Algérie mise sur un taux d'inflation contenu aux environs de 4% pour l'année 2011», a-t-il estimé. Selon lui, «l'augmentation de la demande interne de consommation résultant du versement des salaires au titre des régimes indemnitaires et statuts particuliers avec rappel sur 2008, 2009 et 2010, suppose un risque inflationniste». Cependant, «les risques d'inflation associés seront fortement atténués par les opportunités d'épargne soutenues par l'Etat pour l'accès au logement et à l'investissement productif», a-t-il expliqué. Par ailleurs, afin d'éviter les surcoûts à la consommation, engendrés par la flambée des prix des produits de base sur les marchés internationaux, la LFC 2011 prévoit des «mesures de soutien des prix à la consommation de plusieurs produits vitaux pour la vie quotidienne des citoyens», a-t-il déclaré. Suite à une forte hausse de leurs prix ayant provoqué en janvier dernier, des mouvements de protestation populaire, le gouvernement a décidé d'étendre les subventions budgétaires au sucre et aux huiles alimentaires, ce qui induira un budget supplémentaire de 27 milliards de DA, a-t-il rappelé. Pour la seule année 2011, la compensation du différentiel du prix de l'huile et du sucre est estimée, selon le ministre, à 5 milliards de DA, à laquelle s'ajoute la suspension des droits de douanes et de la TVA. En outre, le ministre a fait savoir que des mesures urgentes ont été préconisées par le groupe de travail mis en place sous l'égide du ministère des Finances et avec la participation de la Banque d'Algérie et du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication pour, d'abord réduire rapidement la tension actuelle sur les liquidités au niveau d'Algérie Poste, et ensuite développer des instruments de paiement alternatifs au cash. S'agissant du conflit avec les experts comptables, il a admis que «les quelques professionnels qui revendiquent l'abrogation de la loi ne veulent pas de cette régulation partagée pour des raisons que je ne comprends pas». Le ministre a déclaré que «les Commissions relatives à l'octroi de l'agrément, de la formation, de la discipline et du contrôle qualité comportent elles aussi dans leur composition des professionnels et donc ils ne sont pas exclus des travaux et des prises de décisions des commissions». «Ce nouveau système comptable financier national a été mis en place à la demande de la majorité des opérateurs économiques et des professionnels de la comptabilité», a souligné Karim Djoudi.