Le gouvernement met fin aux rumeurs. La suppression du crédit à la consommation ou encore le Crédoc ne seront pas remis en cause. Le crédit à la consommation sera-t-il rétabli? Le Crédoc sera-t-il révisé? Le gouvernement semble catégorique là-dessus. Il ne rebroussera pas chemin concernant ces deux mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009. Le premier responsable du département des finances, Karim Djoudi l'a affirmé, jeudi dernier, lors de la cérémonie d'ouverture de la session d'automne de l'Assemblée populaire nationale. Le ministre des Finances a fait savoir, que la décision portant sur la suppression du crédit à la consommation, décidée dans la LFC 2009, ne sera pas remise en cause... du moins pour le moment. Les «prédictions» de certains économistes et spécialistes en finances soutenant un éventuel retour du crédit à la consommation à l'horizon 2011 sont fondées sur un simple constat. La nécessité de booster la production nationale, réorienter les crédits bancaires vers l'immobilier, réduire le coût excessif des importations et le taux alarmant du surendettement des ménages, sont autant d'objectifs évoqués pour justifier la suppression du crédit à la consommation et le crédit automobile pour lesquels le gouvernement avait opté. Or, plus d'une année après l'adoption de cette disposition, lesdits objectifs n'ont toujours pas été atteints. Pis encore, les banques algériennes «souffrent» d'une surliquidité de 5000 milliards de dinars, soit 50 milliards de dollars. Une surliquidité qu'elles peinent à injecter dans le secteur économique. Pour le grand argentier du pays, cette forme de crédit bénéficie seulement aux banques et aux opérateurs économiques étrangers. Les raisons qui ont imposé une telle mesure sont toujours présentes. M.Djoudi a fait préciser à la presse, en marge de la cérémonie d'ouverture de la session d'automne de l'Assemblée populaire nationale, qu'il faut d'abord encourager la production nationale qui est faible actuellement, avant de penser au retour de cette forme de prêt. Cependant, le ministre des Finances n'exclut pas définitivement le retour au crédit à la consommation dont la suppression a provoqué l'ire de milliers de personnes en Algérie pénalisées parce qu'aucune alternative ne leur a été proposée. L'interdiction du crédit à la consommation ne serait qu'une décision conjoncturelle. Mais un éventuel retour de ce crédit bancaire sera sans doute strictement encadré et soumis à des critères extrêmement rigoureux. L'éventuelle instauration d'une Centrale des risques par les autorités du pays entre dans ce cadre. Cette institution, dont la mise en place relève de la rumeur, aura pour mission de surveiller les emprunts des Algériens pour éviter le surendettement et contrecarrer la spéculation. Même position adoptée quant au crédit documentaire instauré comme mode de paiement obligatoire dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, pour les entreprises importatrices. Karim Djoudi l'a affirmé sans ambiguïté. Des petites modifications vont survenir prochainement, mais il n'y aura pas d'assouplissement.