Pour construire la démocratie, il faut absolument abandonner la politique de l'exclusion. Dans un entretien qu'il a accordé à «Econostrum Info» un journal on line, l'ex-homme fort du FLN a estimé que l'Assemblée constituante, revendiquée par plusieurs personnalités et partis politiques, n'est pas la seule clé du changement dans notre pays. «L'Assemblée constituante pourrait s'avérer nécessaire dans certains cas de figure, mais elle n'est pas, explique-t-il, la seule voie menant au changement», a déclaré M.Mehri. Personnalité politique de premier plan, Abdelhamid Mehri ne laisse personne indifférent. Concernant la Constitution, M.Abdelhamid Mehri tout en indiquant que les propositions visant l'amendement ou la refonte des textes posent un autre problème, appelle à la prudence. Selon lui, «le changement auquel aspire la société algérienne aujourd'hui, peut-il être satisfait uniquement par l'actualisation ou la réforme des textes? La question n'est pas simple. Elle mérite un débat». Quant aux élections législatives anticipées auxquelles appelle l'opposition, l'invité d'«Econostrum Info», estime qu' «elles sont liées à la plate-forme politique et au contexte qui les dictent, quel que soit leur objet ou leur niveau, leur importance ou leur signification». Evoquant, ensuite, l' effervescence sociale et politique qui règne dans notre pays, M.Abdelhamid Mehri est très nuancé. Selon lui, «le régime algérien peut procéder à certaines améliorations, mais, avertit-il, pour construire la démocratie, il faut absolument abandonner la politique de l'exclusion», ajoutant que «la tendance à vouloir toujours agir seul et même à réformer sans les autres est une forme d'exclusion». S'agissant de la crise libyenne, M.Mehri désigne comme seul et unique responsable «le régime libyen qui a privé le peuple de sa liberté et qui le soumet à la terreur des armes». L'orateur revient sur l'intervention étrangère qui peut constituer «un frein plutôt qu'un accélérateur du changement véritable». Plus explicite, il invite ceux qui se déclarent honnêtement hostiles à l'intervention étrangère en Libye de trouver les moyens d'être aux côtés du peuple libyen. Pour Abdelhamid Mehri qui s'est déclaré plutôt favorable au vocable «Maghreb démocratique», est pour cet «espace sans fossés entre peuples et gouvernements». Cette vision et cette stratégie d'action politique qui avaient déjà été évoquées par le FLN au Congrès de la Soummam, demeurent valables aujourd'hui. «Menées avec discernement et ténacité, elles peuvent réaliser le rêve maghrébin».