La Cnae tiendra une réunion au courant de la semaine prochaine pour décider des suites à donner à leur mouvement de protestation. C'est parti. La répression ne semble pas avoir entamé la détermination des étudiants de continuer la lutte pour sauver l'Université des carcans dans lesquels certains cercles veulent la l'enfermer. Bien au contraire, les universitaires ne laisseront pas s'essouffler leur mouvement et comptent même le radicaliser si le pouvoir persiste dans sa logique répressive. «Il est possible de radicaliser le mouvement si le pouvoir continue sa violence contre nous», a déclaré, hier, Yacine A., membre de la Coordination nationale autonome des étudiants (Cnae), joint par téléphone. Mais une telle position ne pourra être prise que par consensus de la majorité des étudiants. C'est dans cette perspective que la Cnae tiendra une réunion au courant de la semaine prochaine pour décider des suites à donner à leur mouvement de protestation. Selon notre interlocuteur, la réunion se tiendrait dans la wilaya de Chlef et cela suite à la proposition des étudiants de cette wilaya. Sur le plan action, l'option d'une autre marche pacifique nationale sur Alger n'est pas écartée. «On parle beaucoup de marche et beaucoup d'étudiants veulent aller dans ce sens», a ajouté Yacine A. Hier encore, plusieurs universités du pays étaient paralysées par des grèves. A Alger, des centaines d'étudiants, issus de huit grandes écoles et de plusieurs facultés situées à Ben Aknoun, ont fermé tous les accès menant au siège du ministère de l'Enseignement supérieur, à Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger pour protester contre la persistance du ministère à ignorer leurs revendications depuis plus de trois mois. Dès 10 heures, les étudiants ont investi le carrefour situé à proximité de la faculté des sciences politiques et de la communication de l'université «Alger III», bloquant la circulation vers le ministère de l'Enseignement supérieur. Les manifestants ont tenté de marcher en direction d'Alger-Centre, mais l'intervention des agents de l'ordre les a empêchés de quitter les lieux. Devant le ministère de l'Enseignement supérieur, ce sont les étudiants en chirurgie dentaire qui ont organisé un rassemblement. A Boumerdès, des centaines d'étudiants de l'université M'hamed-Bougarra ont organisé une marche pour exiger la satisfaction de leurs revendications socio-pédagogiques. La marche s'est ébranlée de la faculté des sciences pour se terminer devant le siège du rectorat, situé dans l'enceinte de la faculté des hydrocarbures.Les protestataires ont emprunté l'artère principale de la ville en scandant des slogans hostiles au ministère de tutelle, demandant le départ du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia. Le matin, les étudiants ont procédé à la fermeture de la faculté des sciences. Face à cette effervescence estudiantine, le ministre de tutelle ne réagit pas, préférant le mutisme officiel à l'explication rationnelle de la situation.