Mohamed Saïd va rencontrer Daho Ould Kablia au début de cette semaine, probablement demain ou lundi. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, met fin aux rumeurs qui se propagent ces derniers jours concernant l'agrément de nouveaux partis politiques. «L'agrément de nouveaux partis politiques n'est pas envisagé pour le moment», a-t-il déclaré ce jeudi à la Radio nationale, Chaîne III. Ould Kablia a également coupé court à l'information selon laquelle des agréments sont déjà signés et précise qu'aucun agrément n'a été délivré pour l'heure. Cependant, le ministre n'exclut pas la levée de l'embargo sur les nouvelles formations affirme-t-il, elles pourraient être agréées dans l'avenir. «Cela ne veut pas dire qu'elles ne le seront pas lorsque le moment apparaîtra opportun», a-t-il ajouté. Réagissant à ces affirmations, le secrétaire général du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Mohamed Saïd a indiqué que les déclarations du ministre ne sont pas précises, dès lors que ce que veut dire «pour le moment» et «dans l'avenir» n'est pas clair. Mohamed Saïd estime que la déclaration du ministre «s'inscrit à contre-courant du sens de l'Histoire» en ce sens que la volonté du peuple qui aspire à la liberté et à la démocratie est étouffée et confisquée. «La déclaration intervient dans une conjoncture où le gouvernement recule sur tous les fronts en multipliant des mesures sociales. Vue sous cet angle, la déclaration peut être considérée comme l'incitation à la révolte d'autant plus grave» qu'elle donne à penser que «la levée de l'état d'urgence a tout simplement été dictée sous la pression des puissances et organisations étrangères», a rétorqué notre interlocuteur. Selon lui, la levée de l'état d'urgence n'aura, dans ce cas, «aucun impact sur la pratique politique», ajoutant que la création de partis politiques est un droit constitutionnel que personne, à part le peuple, ne peut remettre en cause. Mohamed Saïd a fait savoir qu'il a contacté le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales juste après ses déclarations, pour demander des explications. Il a annoncé qu'il va le rencontrer au début de la semaine, probablement demain ou lundi. Cela étant dit, il est à souligner qu'aucun parti politique n'a été agréé depuis plus de 11 ans. Ces dernières années, les débats et les contestations de la société civile quant à l'interdiction des nouveaux partis ont enflé et plusieurs personnalités ont déposé les demandes de constitution de nouvelles formations au niveau du département de l'Intérieur mais sans suite. Parmi ces formations, le Parti de la justice et de la liberté (PJL) de Mohamed Saïd, candidat à l'élection présidentielle de 2009, l'Union démocratique républicaine (UDR) de Amara Ben Younès, ancien ministre de la Santé, et le Front démocratique (FD) de l'ancien Premier ministre Sid-Ahmed Ghozali.