«Je suis très heureux de cette qualification devant une grande équipe telle que l'Entente de Sétif.» Le mérite revient aux joueurs, au staff technique, aux dirigeants et à tous les supporters que je remercie du fond du coeur. Maintenant que nous sommes en finale de la Coupe d'Algérie, j'estime que l'objectif est atteint», cette déclaration du président de l'USM El Harrach, Mohamed Laïb résume, non seulement la volonté de tous les Harrachis, mais surtout le parcours extraordinaire qu'est en train d'effectuer cette équipe durant la saison en cours. Il est vrai que pour les spécialistes du football, la place qu'occupe l'USM El Harrach (4e) au classement du championnat et cette qualification à la finale de la Coupe d'Algérie, constitue une véritable performance. Il faut remonter au début de la saison pour le comprendre. L'USM Harrach se trouve confrontée à un gros problème financier. Les sponsors ne cherchent, pour la majorité, que les clubs réalisant des résultats immédiats. Or, les Harrachis n'avaient comme objectif que d'aller le plus loin possible, aussi bien en championnat, qu'en Coupe d'Algérie. Sans trop promettre aux supporters harrachis très exigeants, les responsables du club ont bien mesuré leurs ambitions. Pourtant, avec un entraîneur aussi compétent que Boualem Charef, l'ex-sélectionneur des Verts, les ambitions auraient dû être placées très haut.Mais, gouverner c'est prévoir, et le président Laïb, ex-président de la FAF, sait bien qu'il est très difficile de promettre aux supporters sans avoir les moyens dont le nerf de la guerre est l'argent. Pourtant Charef était fustigé au début du parcours de son équipe par les nombreux supporters, voire des joueurs qui étaient mécontents de n'avoir pas aligné ceux qu'ils jugent bons. Or, le «Professeur» Charef, en spécialiste du football qu'il est, savait très bien où il se dirigeait et surtout ce qu'il voulait de ses joueurs.Et aux moments les plus intenses de cette demande de limogeage du coach de l'équipe, le président Mohamed Laïb a réagi avec force et détermination en insistant sur les «compétences et le savoir-faire de Boualem Charef». Et le temps vient de lui donner raison. Boualem Charef a bien réussi à imposer sa vision aux joueurs qu'ils ont bien assimilée. Et pour mieux illustrer cet état de fait, il est utile de rappeler cette déclaration de Boualem Charef, qui d'ailleurs, s'adresse rarement à la presse, à l'issue de la première victoire contre l'ES Sétif en championnat, la semaine dernière: «Cette victoire est celle des joueurs en premier lieu. Car ce sont eux qui se sont battus sur le terrain. Malgré l'envergure de l'adversaire qui renferme des joueurs de talent, mon équipe a su dominer l'ogre sétifien. Cela étant, cette victoire n'a été réalisée que grâce au travail et aux sacrifices des joueurs. Ce succès est une preuve qu'avec le travail et le sérieux, on peut faire des miracles.» Et c'est justement grâce à ce travail continue et ce sérieux des joueurs que les résultats se sont accumulés chez les Harrachis. D'ailleurs, sans ressources financières par rapport aux ténors de la Ligue 1, les Harrachis ont prouvé, que ce n'est pas qu'avec de l'argent qu'une équipe fonctionne bien. La volonté et l'abnégation sont les atouts principaux des gars d'El Harrach. Ce qui manque à plusieurs joueurs d'autres clubs, d'ailleurs.Des joueurs qui ont débuté au sein de ce prestigieux club banlieusard, à l'image de Hakim Medane, Khaled Lounici, Abdelkader Meziani, Mohamed Rahem, sont certainement contents de revoir leur ancien club revenir sur le devant de la scène et surtout arriver à cette finale de la Coupe d'Algérie qui les fuit depuis 24 ans. Après leur victoire en Coupe d'Algérie en 1974 avec en prime un titre de champion d'Algérie, mais en régionale, et une autre Coupe d'Algérie en 1987, voilà qu'El Harrach aspire à un troisième trophée. D'ailleurs, du côté des supporters, ils sont unanimes à déclarer que «jamais l'USMH n'a perdu une Coupe d'Algérie, si elle se trouve dans le carré des demi-finales». Et les Harrachis veulent bien confirmer le proverbe: «Jamais deux, sans trois».Or, ce serait vraiment dur d'arracher un troisième trophée, car face aux Harrachis ce sera cette redoutable équipe kabyle nommée JSK. Et justement, interrogé sur les chances de son équipe, le coach Boualem Charef, s'est juste contenté de répondre: «La finale, on en reparlera dans quelques jours. Pour le moment, on se concentre sur le prochain match du championnat contre l'USM Alger qui fera tout pour nous épingler.» Rendez-vous donc après le match contre l'USMA.