«Il est plus qu'important que les jeunes connaissent le Printemps berbère», a indiqué le président de la Ligue algérienne des droits de l'homme, Kaddour Chouicha, indiquant que «vu que tous les acteurs qui ont fait le Printemps sont pris par les célébrations qui se tiennent ailleurs, nous nous sommes retrouvés dans l'obligation de reporter la date de la rencontre que nous allons tenir dans les locaux de la Ligue des droits de l'homme d'Oran». Cela comme étant premier point de sensibilisation. Après une nette accalmie ces derniers jours, la wilaya d'Oran renoue avec les mouvements de protestation en cette fin de mois tout en s'étalant vers la capitale du Dahra, la wilaya de Mostaganem. En effet, la Coordination nationale pour le changement et de la démocratie d'Oran s'apprête à mettre en oeuvre un large programme de protestation et de sensibilisation et ce à compter du 23 avril de l'année en cours. Cette campagne débutera par un meeting qui sera tenu dans la salle Hamada de la wilaya de Mostaganem. De prime abord, les blocages administratifs commencent à voir le jour, a affirmé M.Chouicha, ajoutant que «la municipalité de Mostaganem nous a accordé la salle tandis que l'administration de la wilaya s'est renfermé, dans son silence, quoique nous ayons déposé notre demande en bonne et due forme». «Nous voulons une ouverture réelle du champ politique, syndical et associatif», a affirmé le président de la Ligue algérienne des droits de l'homme ajoutant d'un ton sévère que «quelle que soit la réponse de la direction de l'administration locale, nous allons, soit tenir notre meeting à l'intérieur de la salle, soit nous observerons un rassemblement devant son enceinte». Le choix porté sur cette ville n'est pas fortuit compte tenu des derniers événements qui ont été marqués par l'arrestation et la traduction, par la police, de la jeune Dalila Touat pour avoir diffusé un tract appelant au rassemblement des chômeurs. Ainsi, la rencontre du 23 avril sera une occasion pour faire connaître aux Mostaganémois la Cncd tout en les informant de l'affaire de Touat Dalila. Cette action est programmée quelques jours avant l'ouverture du procès de Dalila Touat. A cet effet, la Cncd d'Oran est plus que jamais mobilisée pour faire valoir les droits moraux de cette dernière. Dans ce cas de figure, un rassemblement de solidarité est prévu devant le tribunal de Mostaganem le 28 avril. Ce dernier sera précédé, la veille, par la distribution de tracts appelant à la mobilisation de la société civile et autres personnalités. L'action en question est une manière de dire que la diffusion des tracts n'est ni un tort ni un interdit sinon «arrêtez-nous car nous aussi, nous distribuons les tracts», a expliqué Kaddour Chouicha. Ces actions de soutien à la cause de Dalila Touat ont bel et bien commencé à connaître les petites tracasseries administratives. Et Kaddour Chouicha de confirmer l'information en déclarant que «l'administration a sommé les transporteurs de ne pas acheminer les protestataires d'Oran vers la wilaya de Mostaganem». L'élan de la protestation est grandissant chez les animateurs de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie qui prévoit une marche pacifique le 30 avril et ce, à partir de la place El Kahina (ex-place de la Cathédrale) jusqu'à la place du 1er-Novembre (ex-place d'Armes). Là encore, le président de la Ligue des droits de l'homme d'Oran a indiqué avoir déposé, auprès de la wilaya d'Oran, une demande d'autorisation restée lettre morte.