La conférence que devait animer hier Me Ali Yahia Abdenour à la maison de la culture de Tizi Ouzou n'a pas eu lieu. Le collectif des droits de l'homme et du citoyen, affilié à la LADDH, a indiqué que l'administration de wilaya n'a pas donné d'autorisation à cette manifestation organisée à l'occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de l'homme. Le collectif organisateur n'a pas reçu de notification de refus, mais a été informé de l'absence du document des autorités permettant la tenue de la conférence. Contacté, le chef de cabinet du wali nous a déclaré n'être pas au courant de cette affaire qui concerne, a-t-il souligné, la direction de la réglementation, chargée de la gestion des réunions publiques. Au niveau de la DRAG (direction de la réglementation et des affaires générales), on nous affirme que le directeur est absent et que le chef de service est introuvable dans les bureaux. Le wali, quant à lui, était hier en visite dans la daïra de Aïn El Hammam. La conférence du président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme n'est pas la seule à essuyer le refus des autorités, puisque Amnesty International (section Algérie, groupe de Tizi Ouzou), a reçu hier une réponse négative signée par le wali et émanant du service de la réglementation générale. Les animateurs de Amnesty avaient programmé pour aujourd'hui une exposition photo et une conférence que devait animer Arezki Abbout, l'un des anciens détenus du MCB et acteur du printemps berbère. Le chef de l'exécutif de wilaya a écrit dans sa réponse que « l'association n'a pas mis ses statuts en conformité avec la loi n°90-31 du 4 décembre 1990 ». Un motif que rejettent les organisateurs qui déclarent avoir toujours activé dans le respect de la réglementation en vigueur. Me Ali Yahia Abdenour s'est adressé aux journalistes dans la cour de la maison de la culture pour dénoncer l'attitude de l'administration locale, fustiger le pouvoir central et rappeler la nécessité de sensibiliser les jeunes sur les idéaux des droits de l'homme. La maison de la culture porte le nom de Mouloud Mammeri, qui, il y a vingt-quatre ans, a été empêché d'animer une conférence à l'université de Tizi Ouzou. Ce fut le point de départ des événements du printemps berbère.