Chassées et spoliées de leurs terres et de leur patrie, les femmes sahraouies n'abandonnent pas la partie. «Il ne fait aucun doute, l'instauration de la paix et de la stabilité du développement et de la prospérité au nord-ouest de l'Afrique, passe inéluctablement par une solution démocratique et transparente, permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et l'indépendance à travers un référendum libre, juste et régulier, qui mettra fin au colonialisme dans la dernière colonie du continent et consacrera la légalité internationale», a déclaré le président de la Rasd, à l'ouverture des travaux du 6e congrès de l'Union nationale des femmes sahraouies qui s'est ouvert vendredi, à l'école du 27-Janvier du camp de réfugiés de Tindouf. Baptisé Gdeïm Isik en mémoire à la répression aveugle, en novembre dernier, qui s'est abattue sur les populations civiles des territoires sous occupation marocaine, ce congrès est un véritable hymne à la femme et revêt une signification profonde eu égard au rôle important qu'occupe celle-ci dans la société. Selon M.Mohammed Abdelaziz, «le nom de Gdeïm Izik donne à ce congrès une signification profonde et renvoie, entre autres, à cette présence remarquable des femmes dans cette épopée mémorable». Se référant au combat héroïque mené par les femmes sahraouies contre le colonialisme espagnol, l'invité de marqué de ce 6e congrès les exhorte à redoubler d'efforts pour résister à l'invasion militaire marocaine et faire triompher la cause du peuple sahraoui en lutte. Saluant leurs sacrifices, le président de la Rasd révèle que «des dizaines d'entre elles sont tombées au champ d'honneur pour la patrie et que d'autres ont passé leur jeunesse dans les ténèbres des prisons coloniales, subissant les tortures et les humiliations les plus inimaginables». Chassées et spoliées de leurs terres et de leur patrie, les femmes sahraouies n'abandonnent pas la partie, bien au contraire, elles essaient de relever le défi, en résistant avec détermination, aux dures conditions de l'exil. Certaines sont devenues une fierté à l'image «d'Aminatou Haïder, qui, explique le président Mohammed Abdelaziz, a refusé l'injustice et l'humiliation que les plus hautes autorités marocaines voulaient lui faire subir». La pasionaria sahraouie, qui avait été chassée de son pays par l'administration marocaine a dû observer une grève émouvante de la faim de trente-deux jours pour arracher dans l'honneur et la dignité le droit à rentrer chez elle. S'adressant aux femmes congressistes, M.Mohamed Abdelaziz ne manquera pas de mettre en exergue deux autres héroïnes de la guerre de Libération, actuellement détenues dans les geôles marocaines. «Qui peut oublier les deux jeunes filles au corps frêle de Nguia El Haouassi et Hayat Ergueibi qui affrontent dans la terrible prison noire d'El Aâyoun, avec courage et détermination, l'arrogance du colonialisme marocain qui pratique les pires injustices et traitements inhumains et dégradants.» Les qualifiant d'authentiques résistantes, le président de la Rasd est persuadé que «ces deux jeunes filles sont, pour leurs camarades et prisonniers politiques, un formidable exemple de la résistance et du combat, de l'orgueil et de la fierté». Dès sa naissance, le Front Polisario a énoncé ce principe consistant en l'implication de la femme dans toutes les tâches d'édification nationale, notamment «les femmes diplômées qui doivent saisir les opportunités ouvertes afin de consolider le rôle des femmes et à enraciner l'égalité des chances dans tous les domaines conjointement avec les hommes», poursuit le président sahraoui. Evoquant l'épineux problème auquel fait face actuellement la société, à savoir la faiblesse de la natalité, M.Mohamed Abdelaziz plaide pour «la coopération entre les hommes et les femmes qui partagent une commune responsabilité afin de mettre en place une politique nataliste efficace sans laquelle il serait impossible de préserver les acquis de l'Etat sahraoui, les acquis du peuple sahraoui, les acquis des femmes sahraouies». Dans sa longue intervention, le président de la Rasd a rendu un vibrant hommage «aux populations sahraouies qui continuent d'exprimer leur révolte dans l'intifada de l'indépendance et dont certains représentants se trouvent aujourd'hui présents parmi nous à ce congrès». Selon lui, 80 prisonniers politiques croupissent actuellement dans les geôles marocaines d'El Aâyoun, de Salé, de Tiznit, de Aït Melloul, de Kenitra, de Takoudani, etc. Pour finir, le président de la Rasd, s'est félicité de la présence des délégations des pays frères et amis et étrangers et invitées à ce congrès, tout comme il a tenu à remercier l'Algérie, à sa tête le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, pour tous les efforts qu'elle déploie afin de permettre au peuple sahraoui d'exprimer librement son choix.