Le 21 mars 2011, à quelques jours de la commémoration de la mort des colonels Amirouche, Haouas, du commandant Amor Driss et de leurs compagnons à Boussaâda, le Centre culturel algérien de Paris a organisé une conférence sur la vie et la mort de ce héros national. Nous étions invités, Hamou Amirouche et moi, non seulement en tant qu'auteurs, mais en tant qu'anciens compagnons du chef de la Wilaya III historique pour traiter de nos ouvrages, mais aussi pour apporter nos témoignages sur ce personnage emblématique qu'est le colonel Amirouche. Les habitués du Centre culturel sont venus nombreux, car le thème proposé les a intéressés; il y avait des journalistes, des historiens et tous ceux, Algériens et Français, qui s'intéressent à notre guerre de Libération nationale. M.Miloud Mimoun, le talentueux modérateur du Centre, brossa d'abord un tableau sur la personnalité des deux écrivains et acteurs de la guerre de Libération nationale, puis il aborda les contours de la personnalité du chef de la Wilaya III, qui disait-il, «avait suscité l'admiration des Algériens qui n'ont jamais cessé de l'évoquer, et de parler de ses exploits, tant du point de vue de l'organisation des maquis, que dans sa stratégie de lutte contre l'ennemi». Et il nous invita par la même occasion à éclaircir quelques points, telle la «Bleuite», sa mort mystérieuse... Ces deux éléments sont devenus incontournables à chaque rencontre et il nous invita par conséquent, à apporter nos témoignages. La parole fut d'abord donnée à mon ami et ancien compagnon Hamou Amirouche qui traça son parcours, surtout en tant qu'ancien secrétaire du Colonel Amirouche. Il apportera des éléments importants concernant son itinéraire dans les maquis et surtout la période passée aux côtés de notre ancien chef de wilaya. Pour couronner le tout, il présenta son livre «Akfadou, un an avec le colonel Amirouche». De l'avis de tous, cet ouvrage est intéressant à plus d'un titre, en ce sens qu'il a apporté des éléments sur notre colonel; il est venu aussi compléter la bibliographie sur le colonel Amirouche. Puis ce fut mon tour de présenter mon parcours au maquis et mes années passées au PC de la Wilaya III, que j'ai rejoint, il est vrai, dès le premier jour lorsque je pris le maquis au lendemain du Congrès de la Soummam. Certes, il ne nous était pas facile de parler du colonel Amirouche et de la Wilaya III en quelques minutes. Il fallait retracer son parcours, le génie de ce chef de guerre de la trempe de Benboulaid, Zighoud, Krim, etc., ce rassembleur autour des objectifs de la Révolution. Meneur d'hommes, visionnaire, débordant d'énergie et d'initiatives, l'homme avait le souci constant du triomphe de notre guerre de Libéra-tion; pour cela, il s'intéressait de près au fonctionnement des autres wilayas, comme la I, la IV et la VI, en plus de celle dont il avait le commandement depuis juillet 1957. Et ce fut à ce titre qu'il avait été désigné porte-parole des maquis auprès des responsables de l'Extérieur pour les faire sortir de leur attentisme et imposer des solutions. Je présentai par la suite au public mes deux livres consacrés au colonel Amirouche, à savoir Le colonel Amirouche, entre Légende et Histoire, Tome 1 publié en 2004, et Le colonel Amirouche, à la croisée des chemins, Tome 2 publié en 2006 aux éditions Rym, comme le premier; il y eut aussi le 3e livre, Avoir 20 ans dans les maquis et enfin Chroniques des années de guerre en Wilaya III, Tome 1, Crimes sans chatiments. M.Mimoun, comme devinant les interrogations du public, posa successivement à notre intention une série de questions sur la Wilaya III, le colonel Amirouche, les autres wilayas, comme tout les autres aspects de la Révolution. Tour à tour, mon ami Hamou Amirouche et moi-même avions conjugué nos efforts pour satisfaire leur curiosité et répondre aux interrogations des présents. La parole fut donnée ensuite au public qui ne s'est pas fait prier pour poser une série de questions: «la Bleuite,» «l'Oiseau Bleu», les messalistes, la mort mystérieuse des colonels Amirouche, Haouès, du commandant Amor Driss et de leurs compagnons etc..... Comme d'habitude, nous nous sommes efforcés d'apporter des réponses sur ce que nous avions vécu, sur ce que nous savions, en étant toujours tenus par le devoir de vérité. Pour clôturer cette rencontre fructueuse au coeur de Paris, une vente-dédicace fut organisée dans le hall du Centre culturel algérien. De nombreux férus d'histoire de notre Guerre de libération, parmi eux des Algériens et des Français, sont repartis, chacun, avec son lot de livres dédicacés. (*) Ancien officier de l'ALN - Ecrivain