A l'initiative de l'ONM et de l'association Thanaimt 57 des fils de chouhada de Bouzeguène, Hamou Amirouche, auteur du livre Akfadou, un an avec le colonel Amirouche , a animé, samedi dernier, une conférence au centre culturel Ferrat Ramdane de Bouzeguène, en présence d'une nombreuse assistance. Lors de la conférence, Hamou Amirouche a tenu à éclairer l'opinion publique sur la véritable personnalité du colonel Amirouche et à lever le voile sur le complot de l'affaire de la Bleuite, cet épisode effroyable et douloureux de la guerre psychologique imaginée par le capitaine Alain Leger.Hamou Amirouche remet en cause beaucoup de clichés attribués injustement à l'un des plus célèbres chefs de la lutte d'indépendance. Par son témoignage, il a su restituer des vérités sur la personnalité du colonel Amirouche. Il nous a fait découvrir l'homme, son humanisme, sa rigueur de chef militaire et sa vision politique. «Cinq mois avant de partir pour la Tunisie, Amirouche nous a réunis et a tenu à reconnaître publiquement que l'ALN fait des ‘‘erreurs'' mais pas des injustices», nous explique le compagnon du colonel Amirouche. Hamou a souligné que la Wilaya III a souffert plus que toutes les autres régions du pays, précisant que des chefs comme Amirouche et Mohand Oulhadj restent les plus grands révolutionnaires à avoir fait trembler l'ennemi. Sur un tout autre volet — et c'est ce qui étonne profondément Hamou Amirouche —, le grand amour du chef historique de la Wilaya III envers sa mère. «Je ne pouvais imaginer qu'en pleine révolution, un chef d'une telle stature, avec une aussi grande responsabilité, pouvait penser à sa mère», s'étonnait Hamou. «Un jour, il s'approcha de moi et me murmura à l'oreille ‘‘Ecris à la vieille pour la rassurer''!» A la fin de sa communication, Hamou Amirouche a évoqué l'Algérie d'aujourd'hui et a posé des questions : «Que serait devenu le colonel Amirouche s'il était encore vivant ? L'Algérie d'aujourd'hui est-elle à la hauteur des rêves de révolutionnaires de sa trempe ? L'Algérie d'aujourd'hui est-elle juste et moderne ? Sommes-nous à la hauteur du sacrifice ? Aurait-il fini sa vie comme gestionnaire d'une station- service ou d'une briqueterie ? Jamais Amirouche n'aurait accepté ; il aurait tout simplement poursuivi son combat pour l'idéal humain.» Après la conférence, Hamou Amirouche a procédé à la vente- dédicace de son livre, Akfadou, un an avec le colonel Amirouche. A noter que dans la matinée, une cérémonie de recueillement a été organisée sur la tombe du colonel Mohand Oulhadj, à Bouzeguène.