La CAF est confrontée à la réalité du terrain: les moyens financiers qui font de plus en plus défaut. Les 21 et 22 octobre dernier, la CAF a organisé au Caire un important forum sur le football africain auquel ont pris part les représentants de toutes les fédérations du continent. A cette occasion, le président de la FAF, M.Mohamed Raouraoua est intervenu en tant que responsable de la commission chargée de la problématique du financement, affirmant «qu'il n'échappe à personne que le financement est une des clés, sinon la clé principale, sans laquelle le football continental resterait enfermé dans des difficultés parfois inextricables». Il ajoutera, plus loin, «en somme, il s'agit pour nous de savoir où trouver l'argent? Comment l'employer? Suivant quel dispositif comptable? Selon quel mode de gestion? Pour quels objectifs?». D'autres sujets ont été abordés au cours de l'événement parmi lesquels celui traitant de la coupe d'Afrique des nations. On sait que l'organisation de celle de 2006 vient d'être confiée à l'Egypte et qu'elle devrait désigner les cinq nations qui représenteront l'Afrique à la Coupe du monde cette même année qui aura lieu en Allemagne. On dit «devrait» car jusqu'au jour d'aujourd'hui la CAF ne s'est toujours pas prononcée sur ce mode de désignation. C'est justement ce problème qui a fait l'objet d'une grande question au cours de ce forum. On sait que les coupes d'Afrique des nations se déroulent tous les deux ans et l'on s'est demandé si on ne se dirigeait pas vers une CAN à deux vitesses. En effet, si une des phases finales de la CAN devait désigner les qualifiés à la Coupe du monde, l'autre sans aucun intérêt que celui de devenir champion d'Afrique. C'est la question posée par le forum: 1. On aura une édition de qualification à la Coupe du monde qui drainerait tous les professionnels expatriés et dont l'enjeu financier sera fortement mobilisateur pour le pays organisateur, les associations nationales et les joueurs. 2. On aura une édition sans Coupe du monde qui n'intéresserait que moyennement les compétiteurs (pas de grandes retombées financières) ne mobiliserait pas les expatriés et pour laquelle l'intérêt sportif serait faible. On peut, donc, croire que la CAF va longtemps hésiter avant de se décider sur le mode de qualification à la Coupe du monde 2006. Comme l'Algérie, par la voix du président de la FAF, a fait part de son intention de présenter sa candidature à l'organisation de la CAN 2008, c'est-à-dire une compétition sans Coupe du monde à l'horizon, on peut se demander s'il s'agit là d'une bonne opportunité sur le plan sportif et sur celui du financement sachant que cette CAN intermédiaire entre deux Coupes du monde pourrait être négligée par les médias internationaux et serait, ainsi, privée de retombées publicitaires et de droits TV considérables. D'autant que certains experts de la CAF pensent fortement à profiter de cette CAN intermédiaire pour limiter le nombre de joueurs expatriés afin de favoriser la participation de joueurs qui évoluent dans les championnats nationaux. Autant dire qu'on aurait, peut-être, pu attendre avant de se prononcer sur l'organisation de cette CAN 2008, encore que, comme nous l'avions écrit dans une de nos précédentes éditions, il serait étonnant que notre pays puisse décrocher cette organisation étant donné qu'on voit mal la CAF désigner pour la troisième fois de suite un pays du Nord Sahara, arabe de surcroît, puisque si l'Egypte aura celle de 2006, c'est la Tunisie qui abritera celle de 2004.