Un accord imminent serait sur le point d'être conclu entre Sonatrach et Gas Natural. La hache de guerre est enterrée entre les deux compagnies. L'annonce a été faite, jeudi, par le patron de Gas Natural. Rafael Villaseca a indiqué qu'un compromis a été trouvé pour mettre fin à un différend qui dure depuis 2007. Un accord imminent, qui pourrait intervenir dans le courant de ce trimestre, serait sur le point d'être conclu entre Sonatrach et Gas Natural, a confié le P-DG de la compagnie espagnole à l'agence de presse Bloomberg. C'est probablement la fin d'un feuilleton à rebondissements. Le bras de fer s'était, en effet, transformé en une bataille juridique qui aura duré pas moins de trois longues années. «Le processus d'arbitrage qui a commencé, il y a trois ans, se serait achevé en défaveur du groupe espagnol. Le montant que doit toucher Sonatrach, à titre de dédommagement, s'élèverait à plusieurs millions de dollars, selon certaines sources juridiques», pouvait-on lire au mois d'août 2010, sur le site de L'Expansion, journal espagnol, leader dans la diffusion d'informations économiques. La réplique a été instantanée. «La société étudie cette décision avec laquelle elle n'est pas d'accord afin de faire une évaluation plus détaillée et déterminer les mesures qu'elle peut prendre pour défendre ses droits», avaient indiqué les responsables de Gas Natural. Il faut cependant rappeler que bien que l'affaire ait été portée devant les tribunaux internationaux, l'ancien ministre algérien de l'Energie et des Mines n'avait pas fermé la porte du dialogue et d'un éventuel arrangement. «L'arbitrage est en cours et devra rendre son verdict cet été, y compris la question des prix. Si l'on veut trouver un accord à l'amiable sur l'aspect des prix ou celui de la compensation, on peut ne laisser à l'arbitrage que la question de l'interprétation de la clause de flexibilité et de celle dite de bouleversement», avait déclaré Chakib Khelil avant de quitter son département lors du dernier remaniement ministériel. Le début des «hostilités» a été lancé sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, au mois de mars 2007. L'ancien président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (2008) avait annoncé la décision de renégociation du prix du gaz qui transite à travers le gazoduc Maghreb-Europe (GME) et qui dessert l'Espagne et le Portugal. «Cela concerne les anciens contrats dans lesquels les prix du gaz vendu par Sonatrach à Gas Natural sont plus bas que ceux qui sont pratiqués pour d'autres clients dans la péninsule ibérique. Nous voudrions ramener ces prix à des niveaux raisonnables qui tiennent compte des augmentations des prix du gaz sur le marché international, tout en tenant compte de l'impact sur le consommateur espagnol», avait déclaré, à l'époque, le prédécesseur de Youcef Yousfi. Et c'est en effet sur l'arrivée d'une nouvelle équipe à la tête de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, que le patron de Gas Natural fonde l'espoir d'un règlement définitif et à l'amiable de ce différend qui dure depuis l'année 2007. Il faut dire qu'au vu du jugement rendu par le tribunal arbitral parisien le 16 août 2010, l'addition était plutôt salée: les montants, avec un effet rétroactif, qui se sont accumulés pendant des mois ont été estimés à plus d'un milliard de dollars. Soit plus de 760 millions d'euros à taux courants. Avec cet arrangement qui se profile, la pilule sera certainement moins amère.