La guerre entre Sonatrach et les deux compagnies espagnoles, Repsol et Gas Natural, n'est pas près de connaître son épilogue. En effet, selon le quotidien électronique "toutsurlalgerie" qui cite le journal économique espagnol “Expansion”, les deux groupes espagnols entendent revoir à la hausse leur demande d'indemnisation formulée auprès du tribunal d'arbitrage. Initialement, Repsol et Gas Natural auraient demandé près de 260 millions d'euros pour le "préjudice" subi à la suite de l'annulation du contrat de Gassi Touil, estimé à 5 milliards d'euros. Désormais, selon “Expansion”, ils entendent demander des indemnisations supplémentaires liées notamment au "manque à gagner" qu'ils auraient subi. Le nouveau chiffre pourrait ainsi dépasser les deux milliards d'euros. Un record ! Selon la même source, les contrats d'approvisionnement établis dans le cadre de ce projet portaient sur une période de 30 ans. Alors que la procédure d'arbitrage international dans ce dossier suit son cours à Genève, en Suisse, Repsol et Gas Natural tentent encore une fois de faire monter la pression sur Sonatrach. Pourtant cette procédure d'arbitrage a été initié par Sonatrach pour justement demander la réparation du dommage substantiel qu'elle a subi en raison de l'inexécution par Repsol et Gas Natural de leurs obligations contractuelles. La résiliation est intervenue en application des clauses de contrat, du fait de l'inexécution par Repsol et Gas Natural de leurs obligations contractuelles en Algérie, qui a entraîné des retards et des dépassements de coûts très importants, et de l'incapacité de Repsol et Gas natural à redresser la situation en dépit des nombreuses mises en garde de Sonatrach, avait expliqué l'entreprise nationale. Les deux groupes espagnols ne sont pas à leur première manœuvre. En effet, en mars, les deux groupes avaient porté plainte devant les tribunaux espagnols contre la décision du ministère de l'Industrie de retirer cinq des sept conditions imposées à Sonatrach pour augmenter sa participation dans le gazoduc Medgaz. A noter aussi que Gas Natural essaye de jouer sur un autre front pour faire pression sur Sonatrach. Il s'agit de l'autre procédure d'arbitrage international qui est également en cours, cette fois à Paris et déclenchée fin 2007 à la demande de Sonatrach, et qui concerne le prix du gaz naturel algérien vendu à l'Espagne. Sonatrach souhaite obtenir une hausse de 20% pour répercuter l'augmentation des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux, mais Gas Natural, principal importateur espagnol de gaz algérien, refuse. Dans ce contexte, Alger et Madrid travaillent actuellement, selon les informations de "toutsurlalgerie", sur l'organisation d'une rencontre au sommet entre le président Bouteflika et le premier ministre espagnol Zapaterro. Selon le quotidien électronique, un émissaire du chef du gouvernement espagnol a été reçu lundi à Alger par le président Bouteflika à cet effet. La rencontre qui pourrait intervenir à la fin de l'été serait mise à profit pour régler l'ensemble des différends entre les deux pays, conclut la même source.