Le groupe espagnol Gas Natural a signé, mercredi dernier, un nouveau contrat de fourniture de gaz naturel liquéfié (GNL) avec l'énergéticien Electricité de France (EDF). Ce contrat d'approvisionnement qui court d'avril 2009 à fin 2012 prévoit la livraison d'un volume total équivalent à 4 milliards de mètres cubes. A raison d'un milliard de mètres cubes par an, le GNL est destiné à la consommation interne de la France. Dans un communiqué diffusé par EDF, il est établi que « cet accord permet de poursuivre l'objectif de porter l'activité gaz au niveau européen à hauteur de 45 milliards de mètres cubes d'ici 2015 ». L'accord conclut avec Gas Natural « complète » ainsi les prises de positions acquises par le groupe dans le GNL. EDF avait conclu des contrats similaires avec la société gazière qatarie RasGas, l'un au travers de sa filiale Edison pour le futur terminal de Rovigo en Italie, l'autre concernant le terminal de Zeebrugge en Belgique. Il permet également de mettre en confiance les espagnoles qui craignent une OPA d'EDF sur la compagnie d'électricité, en l'occurrence Iberdola. La presse espagnole n'a pas manqué de lier le contrat avec la quête de soutien que mène EDF en perspective de l'entrée dans le capital d'Iberdola. En se rapprochant de Gas Natural, EDF veut tenter une autre entrée. En effet, le quotidien elEconomista a souligné qu'Iberdola étudierait avec la grande caisse d'épargne La Caixa un rapprochement avec le premier groupe gazier espagnol Gas Natural. « Iberdrola et La Caixa ont commencé à explorer la possibilité de créer un grand champion énergétique européen avec Gas Natural », écrit elEconomista. Deux options sont envisagées : une fusion Iberdrola-Gas Natural ou bien un rachat par Gas Natural de 30% d'Iberdrola. La Caixa serait le premier actionnaire de l'ensemble, affirme elEconomista. Le communiqué n'indique pas la provenance du GNL que Gas Natural doit acheminer à EDF. Ce qui est acquis pour le moment, c'est que ce ne sera pas du GNL algérien pour la simple raison que Gas Natural n'en produit pas en Algérie. Son seul espoir de disposer de capacités de production était lié à l'entrée en exploitation du projet intégré de Gassi Touil dont elle était associée avec Repsol YPF. Gassi touil sera développé par Sonatrach Devant être productive dès 2009, le partenariat sur le champ de Gassi Touil dont les volumes étaient destinés à satisfaire la demande américaine a vu son calendrier glisser. Ce qui a amené la compagnie nationale Sonatrach à résilier le contrat en juillet 2007. Depuis, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, n'a pas cessé de répéter que Gassi Touil ne sera développé que par Sonatrach qui, au demeurant, a pris le site en main. Par ailleurs, Gas Natural ne dispose pas de participation dans le projet de gazoduc Medgaz. Ce second gazoduc qui doit relier l'Algérie à l'Espagne ne compte pas, pour l'instant, dans son actionnariat le groupe gazier espagnol. Ce n'est pas définitif puisque la situation peut évoluer au gré de la tournure que prendront les discussions entre Alger et Madrid sur la question des prix du gaz que les Ibériques s'entêtent à ne pas vouloir réviser. Pour rappel, en mai 2007, Chakib Khelil s'était exprimé en soutien à l'entrée de Gas Natural dans le Medgaz. C'était avant que surgissent les entraves faites à Sonatrach au sujet de la commercialisation de son gaz sur le marché espagnol. Depuis, le ministre de l'Energie n'avait plus abordé ce point précis. Si Gas Natural n'a pas de gaz dans la région, ce n'est pas valable à travers le reste du monde. En effet, le groupe espagnol est fortement implanté en Amérique latine et développe des projets d'exploration et de production au Nigeria et en Angola.