Alors que les autorités espagnoles affichent une volonté ferme de trouver une solution à l'amiable au conflit opposant Sonatrach à ses deux partenaires espagnols, Repsol et Gas Natural, dans le projet Gassi Touil, le patron de Gas Natural vient de jeter un pavé dans la mare et risque même de remettre en cause tous les efforts de Madrid en tentant une nouvelle fois de politiser le conflit. Il est, aujourd'hui, acquis que le contrat Gassi Touil a été annulé suite au fait que le projet a pris du retard et qu'il ne sera livré, en définitive, qu'avec trois ans de retard, à savoir en 2012. Cela n'a pas empêché le directeur général du groupe gazier, Rafael Villaseca, de revenir sur la résiliation du contrat Gassi Touil l'imputant à un soi-disant retour au "nationalisme énergétique" de l'Algérie. Il affirmera même que les autorités algériennes mènent une nouvelle politique réticente à des opérations importantes avec des groupes étrangers qui détiendraient la majorité dans les projets. A en croire ces propos, on comprend aisément que le patron de Gas Natural essaie de justifier l'injustifiable d'ailleurs le ministre espagnol des Affaires étrangères, M. Miguel Angel Moratinos, a indiqué à propos de ce dossier que c'est "un problème entre entreprises et cela ne veut pas dire qu'on est en crise". Pour sa part, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a de tout temps réaffirmé que les litiges énergétiques qui opposent les deux parties sont purement commerciaux et dans le cas du projet Gassi Touil le problème date, selon M. Khelil, depuis septembre 2006. La décision d'aller vers l'arbitrage n'a pas été prise à la légère. Ce n'est qu'après épuisement de toutes les possibilités de règlement du conflit que Sonatrach est allée vers l'arbitrage. Il a également expliqué que Sonatrach reprendra en main les opérations sur le projet, car si Sonatrach avait eu recours au partenariat c'est dans l'objectif d'avancer dans le projet et non prendre du retard. Et c'est ce qu'elle s'attelle à faire. Il faut dire aussi que le DG de Gas Natural a admis avoir pris du retard dans le projet. Alors au lieu de chercher à trouver des boucs-émissaires, il serait plus utile pour cette entreprise d'entamer une réflexion constructive.