A chaque fois, les rivaux se sont rapprochés au plus près, juste avant de rendre visite au Milan, et à chaque fois, ils sont repartis corrigés 3-0 avec un Pato en feu. L'AC Milan a conquis un titre de champion d'Italie qu'il attendait depuis 2004, en faisant match nul chez l'AS Rome (0-0), après cinq années de règne de l'Inter, et espère entamer un nouveau cycle victorieux avec la génération Pato-Thiago Silva-Ibrahi-movic, cornaquée par Allegri. Il ne manquait qu'un point, le Milan l'a pris au bout d'un match crispé. En tête depuis la 11e journée, les Rossoneri ont fait le reste de la course en tête. Ils n'auront finalement guère tremblé, même si Naples et l'Inter sont revenus à trois et deux longueurs, respectivement. Les deux poursuivants ont presque définitivement verrouillé la qualification directe pour la prochaine Ligue des champions. A chaque fois, les rivaux se sont rapprochés au plus près juste avant de rendre visite au Milan, et à chaque fois, ils sont repartis corrigés 3-0, avec un Pato en feu. Un but et une passe décisive contre les Napolitains, un doublé et un carton rouge provoqué (contre Cristian Chivu) dans le derby retour, le jeune Brésilien (21 ans) a enfin tenu les promesses qu'il suscite depuis son arrivée au club, à 18 ans. Ce succès porte aussi la signature de Massimiliano Allegri, l'entraîneur arrivé à l'été de Cagliari. Il a réussi à bâtir un collectif suffisamment solide pour faire face aux nombreuses blessures qui ont touché le Milan en plein hiver. Andrea Pirlo, Pato, Alessandro Nesta, Pippo Inzaghi, Kevin-Prince Boa-teng, Massimo Ambrosini...se sont retrouvés sur le flanc entre novembre et mars, mais le collectif n'a pas faibli. Meilleure défense (23 buts), meilleure attaque (61 buts), et des stars pour débloquer les matchs verrouillés: le Milan était très solide. L'autre grand vainqueur est Silvio Berlus-coni. Le patron a ouvert son porte-monnaie aux moments clefs, offrant Ibra et Robinho à son entraîneur dans les derniers jours du mercato, et renforçant l'effectif décimé à l'hiver avec les arrivées d'Antonio Cassano, en rupture de banc à la Sampdoria Gênes, Mark van Bommel ou Urby Emanuelson. «Le club a recruté des joueurs importants, aussi bien en août qu'en janvier, et a envoyé un signe fort», estime Allegri. Habitué aux succès, surtout depuis les 25 années de présidence Berlusconi, fêtées en grande pompe en février, le club ne s'est pas désuni quand l'Inter lui léchait les talons. «Une remontée, quelle remontée?», narguait l'administrateur délégué Adriano Galliani à propos de l'écart avec l'Inter. Les Nerazzurri sont certes revenus de -13 à -2, mais avec deux matchs joués en plus (décalés pour le Mondial des clubs). Les 11 points grignotés de janvier à début avril étaient en réalité 5, et seulement 2 après le 3-0 dans le derby. Le Milan a mis fin à sept années de disette, et a rejoint l'Inter au palmarès avec ce 18e titre. Les deux géants de Milan ne se lâchent décidément pas, puisqu'ils sont à égalité dans les derbies, 71 victoires partout (et 61 nuls) après 103 ans d'histoire! Maintenant que le sceptre est repris en Italie, le Milan part à la reconquête de l'Europe, et de la huitième Ligue des champions. L'écusson italien du Scudetto n'est pas encore cousu sur le maillot que déjà les tifosi parlent du mercato. Si le meneur de jeu de Santos, Ganso, est attendu, Adriano Galliani cherche aussi un arrière-gauche, qui pourrait bien être Taye Taiwo. Le Milan a déjà choisi pour la saison prochaine une charnière centrale comme les aiment les Italiens, avec un stoppeur, dur au marquage, Thiago Silva, et un libero, plus relanceur, Philippe Mexès ayant annoncé qu'il rejoindrait les champions d'Italie.