La salle Ibn Zeydoun a abrité, mardi dernier, la soirée d'ouverture de la 12e édition du Festival culturel européen qui a été inauguré par un concert hongrois, pays qui préside cette année l'Union européenne. Avant de céder la place à la musique, Mme Laura Baeza, l'ambassadrice, chef de la délégation de l'Union européenne, a réitéré son «plaisir de célébrer l'Europe riche par sa culture et ouverte sur les cultures du monde». Elle rappellera la richesse de ce programme qui sera déroulé jusqu'au 31 mai, lequel comprendra 21 soirées, des artistes de 17 pays européens, dont la Finlande qui prend pour la première fois part au festival. «Des artistes qui nous feront voyager, dira-t-elle, dans le fabuleux monde de la musique, de la danse, de la chorégraphie et du théâtre». Elle fera place ensuite à S.E.M Laslo Puspok, ambassadeur de la République de Hongrie pour présenter le premier concert de ce festival. L'ambassadeur qui fera remarquer ne pas trop aimer le jazz avant de découvrir le duo Pély-Romhanyi, dira que la Hongrie revient après la danse, il y a deux ans, et nous propose pour la première fois un concert de jazz. Lorsque ces deux-là arrivent sur scène, le public est sceptique. Le départ se veut quelque peu timide. Nous sommes du moins transportés dans un vague club de jazz où les notes de piano s'écoulent mollement sans grande importance. La virtuosité de l'artiste-interprète sera bientôt dévoilée quand celui-ci finira par se lâcher complètement un peu plus tard. Le Pély-Romhanyi jazz duo est, à l'origine, une formation d'amateurs. Mais au fil des années, après que leur performance fut appréciée, ils décident d'entamer une carrière professionnelle. Aussi, une espièglerie naturelle se retrouve dans leur improvisation, comme ce fut le cas, en fin de concert lorsque le duo s'est littéralement lâché sur le morceau de James Brown, Sex Machine. Le pianiste, pour sa part, troquera son instrument pour le micro en interprétant un morceau hip-hop survolté! Rien au début n'augurait cette fin explosive. La personnalité des deux musiciens-interprètes a commencé à se forger dans et hors scène à partir de 1996. Les deux amis se sont connus en tant que membres de l'Acid Compagny, Road Kill Café et membres fondateurs du groupe United. Leurs aventures à travers des styles éclectiques nous ont mené à l'ère du swing en passant par le blues jusqu'à la musique pop moderne. Un florilège de mélodies forme une harmonie organique de leur concert. Celui-ci oscille entre compositions originales et reprises décapantes personnalisées. On y découvre du blues, de la saoul, du rythme N blues, du jazz et même du be-bop! Le chanteur est aussi un fin guitariste et vocaliste hors pair. En plus de chanter, il se plaît à produire des sons et à mettre une énergie folle sur scène. Des chansons hongroises, déjantées, aux ballades romantiques jusqu'à reprendre à sa sauce Billie Jean de Michael Jackson, il fallait oser! Car une chanson pas facile du tout à chanter. Le duo puisera également dans le répertoire de Frank Sinatra et Jamiroquai (Cosmic girl) pour finir par faire monter la température dans la salle. Le piano, véritable boîte à rythme, donnait plus d'épaisseur à ces chansons rehaussées par la voix chaude du garçon aux cheveux au vent. Une belle soirée qui a fait montre d'une belle surprise artistique et qui augure sans aucun doute, d'une suite des plus renversantes au cours de ce mois de mai. Tout doucement, mais sûrement!