Ils veulent également aller vers une grève de la faim collective. «Suspendre même le service minimum». C'est ce qui a été retenu, hier, à Annaba par les médecins résidents suite aux déclarations du ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, qui a qualifié le mouvement des médecins résidents d'illégal, ayant pour argument, une décision de justice. Une déclaration qui fait sortir les résidents de leur gonds. A Annaba, ils ont ainsi menacé de supprimer totalement le service minimum, assuré jusqu'à présent à peine à 5%. D'autre part, les grévistes ont répondu favorablement à l'appel de leurs deux syndicats en l'occurrence, le Snpsp et le Snpssp, principaux représentants des grévistes, pour la grève générale illimitée, prévue le 16 du mois en cours. Ils se disent prêts à aller au bout de leur mouvement sans omettre de menacer de radicaliser leur action de protestation. «Nous avons confiance en nos représentants, nous les soutenons dans toutes leurs décisions», a déclaré Fayrouz, pédiatre au CHU d'El Bouni. La déclaration du ministre de la Santé a mis de l'huile sur le feu, puisque les protestataires semblent ignorer toute action en justice engagée à l'encontre de leur mouvement. La plupart des intervenants à la réunion d'hier, ont estimé que c'est là une manière de les forcer à abandonner leur cause. «Nous ne sommes pas des hors-la-loi, pour faire appel à la justice, il aurait été préférable de faire appel à la sagesse et prendre au sérieux nos revendications, au lieu de recourir à la justice», a fait savoir pour sa part, Lazhar M., médecin résident à l'hôpital Caroubier de Annaba, soutenu dans ses propos, par son confrère Mounir L. «Nous n'avons pas été mis au courant de cette décision de justice, celle-ci ne nous a pas été notifiée, c'est-à-dire nos syndicats respectifs n'ont rien reçu pour comparaître devant la justice, pour que celle-ci, proclame l'illégalité de notre mouvement», affirme ce médecin courroucé ajoutant que «le département de Ould Abbès, tente par tous les moyens de casser notre action, en usant de subterfuges». La grève des médecins résidents à Annaba, à El Tarf, Guelma, Skikda et autres, semble s'engager dans une impasse. En effet, les grévistes à Annaba, outre leur détermination à répondre favorablement à la grève du 16 mai prochain et de radicaliser fortement leur action, voire même si c'est nécessaire, recourir à une grève de la faim collective. «Certes nos syndicats n'ont pas prévu cette possibilité, mais nous, nous avons décidé de mourir pour notre cause», soutiennent ces médecins.