Armés de propositions, les partis vont tenter de jouer toutes les cartes pour imposer leur vision. La machine des réformes s'ébranle. Les consultations politiques démarrent aujourd'hui. Le président de la commission consultative des réformes politiques, Abdelkader Bensalah, et ses conseillers, en l'occurrence, MM.Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi recevront le parti El Islah et Mohamed Saïd, en sa qualité de personnalité politique nationale. Comme annoncé dans son discours à la Nation, le 15 mai dernier, le chef de l'Etat a engagé sans tarder des réformes sur le terrain. Le 2 mai dernier, il a procédé à la désignation du président du Conseil de la Nation pour diriger les pourparlers avec les partis politiques. Ce choix n'a pas été du goût de certains partis politiques, en particulier le RCD et le FFS. Ces derniers ont annoncé la couleur dès le début en boycottant les débats. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a rejeté en bloc l'initiative présidentielle. Même position affichée par le Front des forces socialistes (FFS). «Nous attendons des actes concrets vers le changement afin de rétablir la confiance dans le pouvoir et dans l'Etat, et non pas du bricolage», a déclaré son premier secrétaire, Karim Tabbou. Le choix de ces personnalités a également suscité des critiques. Moussa Touati, président du Front national algérien, n'a pas apprécié ce choix sans pour autant boycotter les consultations. Il faut reconnaître que cette désignation n'a pas fait des heureux chez les coalisés, en l'occurrence le FLN et le MSP. Pour éviter toute polémique, la commission a préféré commencer par un parti de l'opposition. El Islah ouvre le bal des consultations politiques aujourd'hui. L'état-major de l'ancien parti de Djaballah sont conviés chez M.Bensalah. Invité au forum du jeudi de la Chaine II de la Radio nationale, le porte-parole d'El-Islah, M. Ben Abdeslam, se dit satisfait d'être le premier invité. Cependant, il pose ses conditions en réclamant plus de considération pour l'opposition. «Il ne faut pas privilégier la majorité et ignorer les propositions des petites formations», a-t-il insisté. Selon lui, les partis politiques doivent être mis sur un même piédestal pour sortir avec un consensus politique. Après El Islah, la commission recevra demain le Mouvement de la société pour la paix. Le président du Sénat aura, donc, un calendrier chargé. Hormis le RCD et le FFS qui boycottent ces rencontres, il convoquera toutes les formations politiques à la table des discussions. M.Bensalah aura pour tâche de recueillir «les vues et propositions» de l'ensemble des partis politiques. Ces derniers n'iront pas les mains vides. Armés de propositions, ils vont tenter de jouer toutes les cartes pour imposer leur vision. Pour eux, c'est le moment ou jamais de se repositionner. La bataille promet d'être rude. Depuis l'annonce des réformes politiques, la classe politique est fébrile. Le débat sur le choix du régime politique fait couler beaucoup d'encre. Les leaders politiques se livrent à une bataille médiatique sans précédent. Régime parlementaire, présidentiel ou semi présidentiel, les propositions sont nombreuses. Au niveau des états-majors des partis, c'est le branle-bas. Au lendemain de l'installation de la commission consultative, les partis s'activent dans tous les sens. Meeting, réunion, commission de travail, les partis n'ont rien lâché. Ils ont préparé des rapports sur l'ensemble des réformes lancées. La Constitution, la loi électorale, la loi sur les partis, sur les associations et sur le Code de l'information sont les différents chantiers qui constitueront un champ de bataille pour les partis politiques. A l'exception de celui de la Constitution, le chef de l'Etat a chargé le gouvernement de finaliser ces chantiers avant la fin de l'année en cours. Rendez-vous des législatives de 2012 oblige! Ce qui explique l'empressement des partis politiques.