Les redresseurs du FLN ont leurs propres propositions au sujet des réformes politiques engagées par le chef de l'Etat. Le FLN parallèle se met inexorablement en place. Le mouvement de redressement compte passer à l'étape supérieure. «Des centaines de kasmas ont rejoint notre mouvement et exception faite de 3 wilayas à l'exemple de Skikda, Tamanrasset, nous disposons de militants à travers tout le territoire national», a affirmé hier Mohamed Seghir Kara, un des initiateurs du mouvement de redressement et d'authenticité. La démonstration de force ou le sit-in du 21 mai dernier, tenu devant le siège national du parti à Hydra, a mobilisé «pas moins de 2000 personnes dont des membres du comité central, des députés et des sénateurs», selon Salah Goudjil qui s'est exprimé hier à Alger au siège du mouvement de redressement. Cet ancien ministre affirme que «la majorité des militants est avec le mouvement de redressement et d'authenticité». Cette mobilisation est l'aboutissement d'une campagne de préparation de longue haleine puisque, «au total, 10 rencontre régionales et deux autres nationales, ont préparé ce rassemblement de protestation», a fait savoir Mohamed Seghir Kara. En soulignant que «Annaba, Tébessa, Oran, Mila, Média, Béchar, Khenchela, El-Bayadh, Oum El Bouaghi sont des wilayas dont les mouhafadhas ont complètement versé dans le mouvement de redressement». A travers ledit sit-in de contestation, «les militants de base sont venus exprimer leur ras-le-bol suite à ce qu'ils qualifient de comportements irresponsables et de gestion antidémocratique qui sont le propre de l'actuelle direction du parti», a indiqué Salah Goudjil. En déniant «toute crédibilité à une direction qui a rameuté des baltaguia pour tabasser les militants ou appeler les services de sécurité pour les bloquer et les empêcher de tenir leur rassemblement au lieu de les recevoir et les écouter», dit-il. En réponse à leur invitation à s'exprimer lors de la session du comité central prévue les 4, 5 et 6 juin prochain, l'ex-ministre a dit que Abdelaziz Belkhadem «refuse le dialogue et l'avis contraire». «Nous acceptons d'y participer à condition de laisser cette session ouverte aux médias», dit-il. Il a souligné que «le mouvement de redressement conteste la légitimité de cette instance dont plus d'une centaine de membres ne remplissent pas les critères et encore moins ayant la qualité d'y figurer conformément au règlement intérieur et statuts du parti». Il a annoncé la tenue de deux rencontres avec les membres du comité central acquis aux redresseurs pour définir les actions à mener. Tout en dénonçant la surenchère des affairistes de tous bords sur l'opération des candidatures, qui auraient fait main basse sur les instances du parti en prévision des échéances électorales de 2012, Salah Goudjil indique encore que «les redresseurs de leur côté se préparent pour ce rendez-vous». De même que dans le sillage des actions à mener dans le cadre de la nouvelle feuille de route tracée, les redresseurs qui n'ont pas encore défini leur option à propos de la nature du régime à adopter et la question de l'alternance au pouvoir, comptent faire leurs propres propositions concernant les réformes politiques. «En tant que partie du FLN, nous avons nos propres avis, propositions et options au sujet des réformes politiques engagées par le chef de l'Etat», a-t-il ajouté. Et de préciser: «Si l'instance de consultation nous invite, on va donner nos avis, sinon on va le faire publiquement». On notera que dans leur feuille de route qui se décline en 7 points, le mouvement de redressement projette d'organiser «une conférence nationale des cadres du parti à partir des structures nouvellement élues en vue de débattre des problèmes du parti et dégager une plate-forme politique pour les étapes futures». Pour parachever leur objectif, le renouvellement de toutes les instances de la base sera suivi par «un appel qui sera lancé à tous les membres du comité central, et aux députés pour choisir définitivement leur camp», a-t-il indiqué. Simultanément, les redresseurs envisagent d'entamer une procédure d'invalidation du 9e congrès et éventuellement préparer le 10e congrès. «L'objectif de ces actions est de permettre à la jeunesse de reprendre le flambeau du 1er Novembre», a-t-il conclu.