Une éventuelle victoire demain soir à domicile, permettra aux Rouge et Blanc de Chlef de creuser l'écart qui sera, désormais, de 9 points. Drôle de fin de saison pour deux vétérans en finale de la Ligue des champions samedi: Ryan Giggs (Manchester United) connaît une bonne passe sportive, assombrie par une affaire de moeurs, alors que Carles Puyol (FC Barcelone) compte revenir après un trimestre de blessures. Lundi, ce qui se chuchotait en Angleterre a déboulé sur la place publique: un député britannique est passé outre une décision de justice en dévoilant le nom de Giggs, qui avait eu recours à un tribunal pour que son identité ne soit pas révélée dans une relation extra-conjugale. Un nom qui, selon le parlementaire, avait déjà été ébruité par «75.000 personnes» sur Twitter. Les affaires de moeurs touchant les footballeurs sont monnaie courante en Angleterre, mais Giggs faisait jusqu'alors figure de joueur sans histoire, professionnel exemplaire au verbe mesuré et à la vie privée discrète. Mardi, il n'est pas apparu à l'entraînemement lors de la journée ouverte à la presse. Et son entraîneur Alex Ferguson a éludé les questions sur le Gallois, en lançant simplement: «Tous les joueurs sont importants pour nous, chacun d'entre eux.» Ces tourments apparaissent alors que «Giggsie» terminait la saison en trombe, notamment en Ligue des champions, où il s'est avéré décisif à chaque tour à élimination directe. Non plus comme ailier, ses 37 ans ne le lui permettant plus vraiment, mais comme milieu plus recentré. Il a participé aux trois finales mancuniennes de C1 en 1999 (gagnée), 2008 (gagnée) et 2009 (perdue), lui qui a joué son premier match professionnel le 2 mars 1991. Depuis, il multiplie les records, comme le nombre de championnats d'Angleterre remportés: pas moins de douze! Ses supporters, qui l'ont élu meilleur joueur de tous les temps de MU devant Cantona et Best, ne s'y trompaient pas en déployant une immense banderole dans un virage d'Old Trafford, en quart de finale de C1: «Ryan Giggs, il vous met en pièces depuis vingt ans.» Un chant en son honneur reprend d'ailleurs cette formule sur un refrain inspiré par un groupe phare de la scène de Manchester à la fin des années 1970, Joy Division. En pièces, la saison de Puyol (33 ans) l'a été. Indisponible trois mois au total cette saison (tendinite au genou gauche), il n'a joué que 26 matches cette saison toutes compétitions confondues. Et son retour fut chaotique. Il a rejoué pour la première fois le 16 avril en Liga à Madrid (1-1), où il s'est blessé à la cuisse gauche, manquant la finale de la Coupe du Roi perdue 1-0 a.p. face au Real le 20 avril. Le capitaine du Barça est ensuite réapparu le 3 mai, lors de la demi-finale retour de la Ligue des champions face au Real Madrid (1-1), en tant qu'arrière gauche, pour pallier la cascade de forfaits à ce poste (Adriano, Maxwell, Abidal à peine de retour). Depuis, il n'a plus rejoué, mais s'est entraîné dur pour pouvoir disputer la finale de Wembley. Il n'a jamais perdu son influence dans le vestiaire et dans l'équipe. Et avec lui aux côtés de Piqué dans l'axe de la défense, le Barça n'a jamais perdu cette saison. Sera-t-il préféré sur le flanc gauche à Abidal, qui engrange du temps de jeu depuis le 3 mai après son opération d'une tumeur au foie le 17 mars? C'est l'incertitude dans la presse espagnole, qui assure en revanche que Mascherano poursuivra son intérim en charnière centrale avec Piqué. Mais «Puyi», c'est aussi le relais de Guardiola, tous deux élevés au lait du barcelonisme. Interrogé avant le quart retour de C1 à Donetsk sur l'absence du défenseur, l'entraîneur avait lâché, sur l'air de l'évidence: «C'est notre capitaine.» Celui qui avait déjà soulevé la «Coupe aux grandes oreilles» en 2006 et 2009.