L'exposition de l'artiste-peintre Hassiba Tebib, inaugurée jeudi au Centre des loisirs scientifiques de l'établissement Arts et culture (Alger), offre une palette d'émotions, mêlant tout à la fois, mélancolie, bonheur, angoisse et sérénité. La trentaine de toiles exposées, réalisées à la peinture à l'huile, plonge le visiteur dans un univers imaginaire, tissé de motifs divers aux couleurs tantôt chaudes tantôt froides, induisant des émotions contradictoires. Les oeuvres de Hassiba, lauréate du grand prix Aïcha-Haddad 2011, absorbent celui qui les observe et l'emportent dans un tourbillon d'états d'âme, tel un cyclone, un ouragan ou une tornade sans risquer de causer de dégâts...car maîtrisés grâce au pinceau. Appartenant à l'école de l'abstraction lyrique, dans laquelle les artistes expriment leurs images mentales en toute liberté, Hassiba puise son inspiration dans ses souvenirs d'enfance, sa vie quotidienne, les événements tragiques qu'a connus le pays durant les années 1990. C'est pourquoi, l'ocre rouge revient souvent dans ses toiles. Le rouge, comme l'orange ou le jaune, des couleurs chaudes qui dégagent de fortes émotions en contraste avec le bleu et le blanc, des couleurs froides, calmes et apaisantes, sont fortement utilisées dans les toiles de la plasticienne, diplômée de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. Par ces couleurs, l'artiste «expulse» des sentiments, impossibles à exprimer par la parole. Seul moyen, pour elle, de partager des émotions qu'elle «jette» sur toile, dans une profusion de formes circulaires et de couleurs. L'exposition, ouverte jusqu'au 13 juin, est marquée par une imposante toile intitulée «Angoisse...Espoir», une oeuvre sombre, en grande partie, suggérant l'imminence d'un orage. Cette toile lui a valu le Grand Prix de la ville d'Alger en 1992, alors qu'elle n'était encore qu'étudiante. Hassiba Tebib, native de Blida, a participé à plusieurs expositions collectives en Algérie et à l'étranger.