«Il est temps de passer de l'époque d'un Etat errant, pour aller définitivement vers un Etat stable et durable», a déclaré l'ancien candidat à la présidentielle, Noureddine Boukrouh. S'expri-mant à la sortie de l'audience tenue avec M.Bensalah, président de la Commission consultative sur les réformes politiques, l'ancien ministre du Commerce a appelé, hier, à l'adoption d'une Constitution qui ne change pas tous les cinq ou dix ans. Pour lui, la Constitution doit être inchangeable. Il a rappelé que depuis l'Indépendance, la Constitution a été modifiée cinq fois. Il a appelé à l'adoption d'une «Constitution qui soit mise au-dessus de tous, cela, a-t-il dit, en dépit de leur rang et de leur rôle dans la société et dans l'histoire du pays». M.Boukrouh a plaidé pour l'introduction du principe de l'intangibilité de la Constitution. Revenant sur la situation actuelle, il a indiqué: «Nous somme en pleine errance constitutionnelle.» Selon lui, l'Etat ne sait plus sur quel pied danser. «Tantôt on passe à gauche et tantôt on passe à droite», a-t-il expliqué pour développer ce qu'il entend dire par l'«Etat errant». L'ancien ministre du Commerce a invité les responsables «à revoir leur conception relative au respect de l'Etat et de la Constitution». Il a mis l'accent sur le respect des lois. A une question sur la révision du calendrier des réformes, M.Boukrouh n'a pas hésité à dire que «tout découle de la Constitution, du fait qu'elle est la loi-mère, la loi fondamentale», a-t-il précisé, appelant à une définition «irrévocable» des questions identitaires et de la nature du régime. L'ex-ministre du Com-merce plaide pour un régime semi-présidentiel et la nécessité de consacrer l'équilibre des pouvoirs et leur indépendance. M.Boukrouh a remis à l'instance de consultations des propositions relatives à sa conception des réformes proposées par le président de la République. Il a estimé que «les consultations sont une bonne chose, mais le plus important réside dans la crédibilité de leurs résultats». La commission de M.Bensalah a reçu, hier, également le secrétaire général de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui a plaidé pour la promotion de la société civile à tous les niveaux et a insisté sur l'urgence de réviser la loi de 1990 sur les associations. M.Sidi Saïd a indiqué que l'Ugta «considère que la société civile a un rôle à jouer à tous les niveaux, en tant que relais fondamental entre le citoyen et les autorités publiques». Le patron de la centrale syndicale a plaidé pour la révision de la loi de 1990 relative aux associations, «afin que celles-ci concernent toutes les franges de la société» et deviennent «un outil efficace de proximité». Et d'ajouter: «Nous avons aussi demandé à préciser les secteurs stratégiques à consacrer dans la Constitution, commela gratuité de l'enseignement et de l'accès à la santé». M.Bensalah a aussi reçu les représentants du Parti national pour la solidarité et le développement (Pnsd). Son secrétaire général, Mohamed Chérif Taleb, a plaidé pour une révision «profonde» de la Constitution qui puisse consolider la nature républicaine et démocratique de l'Etat algérien, dans le cadre d'un régime semi-présidentiel.