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De l'Etat «errant» à la société civile, les propositions pour la réforme de la Constitution Sidi Saïd, Taleb Cherif et Boukrouh consultés au sujet des réformes politiques
Photo : S. Zoheïr Par Amar Rafa «La société civile doit bénéficier de toutes les attentions», a affirmé le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, hier au sortir d'une réunion avec l'instance de concertation sur les réformes politiques, présidée par Abdelkader Bensalah. Pour ce faire, M. Sidi Saïd a fait une série de propositions, notamment la révision de la loi de 1990 sur les associations, soulignant que la société civile est au plan international considérée comme un relais important dans la vie d'une société. D'où, a-t-il argué, «pour nous, en tant qu'organisation syndicale, il est de notre devoir de parler et de consacrer la société civile, au plan local, de wilaya et au plan national, comme un relais efficace de proximité. Jusqu'à maintenant, et vous conviendrez avec moi que la société civile est pratiquement modestement agissante dans la société.» Hormis la société civile, la délégation de l'UGTA, conduite par Sidi Saïd, a également jugé utile d'introduire des propositions à intégrer lors de la prochaine révision. «Nous avons demandé que les secteurs stratégiques soient déterminés, ce qui est important dans la Constitution, et l'immuabilité de l'éducation nationale et de la santé en termes de gratuité», a indiqué le SG de la centrale syndicale UGTA. Quant au droit à la manifestation, «il est consacré et je ne vais pas répéter ce qui existe», s'est contenté de dire Sidi Saïd. Auparavant, Sidi Saïd a, au nom du secrétariat national, réaffirmé sa ligne républicaine, mais aussi celle «des travailleurs et de la pérennité et stabilité du pays». Des points, lesquels a-t-il dit, «sont non négociables». Autrement dit, «la stabilité et la paix sont pour nous en tant qu'organisations syndicales une constante de développement et de progrès», a affirmé le SG de la première centrale ouvrière du pays, UGTA. PNSD : pour une réforme radicale de la Constitution Le président du PNSD, Ahmed Taleb Cherif, ancien membre du CNT et sénateur, a fait état, dans le mémorandum remis à l'instance de concertation, de «six propositions, qui visent une réforme globale et profonde, à même de mener l'Algérie à un changement positif», a-t-il affirmé.Il s'agit d'une révision radicale de la Constitution qui garantit le caractère républicain et démocratique de l'Etat algérien, dans le cadre d'un système semi-présidentiel, et qui sert la séparation véritable et définitive des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Et ce, a-t-il ajouté, «tout en veillant à l'équilibre entre ces mêmes pouvoirs, dans le but d'atteindre une véritable démocratie, qui garantit l'émergence de l'Etat de droit et le respect de toutes les libertés collectives et individuelles du citoyen, en préservant les droits de l'homme».A cela s'ajoutent des propositions visant l'émergence de partis politiques forts qui seront à même de contribuer efficacement dans cette démocratie espérée, et la révision du code électoral. Pour la promotion politique du rôle de la femme, le PNSD propose que la gent féminine soit présente à hauteur de 20% dans les listes électorales des prochaines législatives de 2012. Il a enfin abordé les cas d'incompatibilité avec le mandat parlementaire et la promotion de la société civile. Boukrouh : passer de l'Etat «errant» à l'Etat «permanent» Noureddine Boukrouh, en tant que personnalité nationale et ancien ministre et ancien président du PRA, a, quant à lui, jugé utile de se consacrer à la philosophie des réformes, au lieu et place des mécanismes et du contenu. Il a dans ce cadre lancé un appel solennel à la fin de «l'Etat errant», arguant qu'«en cinquante ans depuis l'indépendance, la Constitution algérienne a été touchée par cinq fois». Et M. Boukrouh de préciser : «Il est temps que l'Algérie passe de l'Etat errant à l'Etat permanent», en expliquant : «J'entends par Etat errant un Etat qui tantôt se dirige à gauche vers une politique dirigiste, tantôt à droite vers une politique libérale et qui ne sait pas de quel régime politique se doter». Il a estimé que «l'on est en pleine errance constitutionnelle», affirmant que «l'on touche à chaque fois à la Constitution». Alors que «la Constitution américaine, qui contient 9 articles et 43 amendements, date de plus de deux siècles, mais personne n'y a touché», a-t-il affirmé. Noureddine Boukrouh a, tout en affirmant que «tout découle» de la Constitution «qu'on appelle la loi mère», il a ajouté que «le problème n'a jamais été dans la Constitution.»Avec l'instance consultations, M. Boukrouh dira avoir parlé d'introduire le principe d'intangibilité dans la future Constitution. Que certaines dispositions ne puissent plus être touchées par des amendements. Ces dispositions sont, d'après Boukrouh, «les fondements de la personnalité nationale (la question identitaire) et la nature du régime». «Si notre Constitution s'est avérée insuffisante, c'est parce qu'il y a des dispositions dans l'actuelle Constitution qui ne sont pas respectées, notamment la liberté de création de parti.» S'agissant de la proposition relative à la protection de la Constitution, Noureddine Boukrouh a indiqué que «la Constitution doit être protégée par le peuple, qui dispose d'une conscience politique», avant d'ajouter que «toutes les personnes, toutes les institutions doivent être sous la coupe de la Constitution. La Constitution est au-dessus de tout le monde». Il a en outre préconisé une limitation de la présidence à deux mandats.